Certaines femmes infertiles sont rejetées par la belle famille qui encourage les hommes à rechercher d'autres femmes pouvant leur assurer une descendance.
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Autrefois, la seule solution possible était les guérisseurs traditionnels.
Mais depuis quelques années, un médecin a réussit l'exploit et aidé à la mise au monde des trois premiers bébés éprouvettes, un événement qui a lancé la fécondation in vitro au Bénin.
Le docteur Sodjiedo, encore aujourd'hui, reste sous le charme de cette réussite inattendue.
"Nous sommes très comblés d'avoir eu trois filles à la fois", confie-t-il à VOA Afrique.
Mais cet exploit ne suscite pas d'engoument au niveau de la clinique.
Mis à part le coût élevé du processus, plusieurs couples doutent de l'efficacité de l'expertise béninoise en matière de fécondation in vitro et préfèrent expérimenter le marché sous régional avec tout ce que cela implique en terme de dépenses.
Awa et son époux y ont englouti toute leurs économies.
"J'ai mis 500 000, et mon mari aussi", témoigne-t-elle, précisant qu'elle a vendu tous ses biens.
Sur 100 couples, près de la moitié ont des problèmes de conception et les responsabilités incombent autant à la femme qu'à l'homme.
Le secteur public voudrait bien se doter d'un centre d'aide médical à la procréation en vue d'amoindrir les dépenses pour donner la possibilité aux familles moins fortunées d'avoir accès à la fécondation in vitro.
Mais en l'absence de volonté politique, le projet piétine.
Le professeur Justin Denakpo, l'un des spécialistes ayant travaillé sur le projet exprime sa déception, alors que "le bâtiment a été réhabilité, et l'État a dépensé 355 millions".
L'ouverture d'un centre d'aide médical à la procréation pourra donner un coup d'accélérateur au processus en marche au Bénin. Mais cela n'est pas envisageable sans l'engagement du secteur de la santé, toujours en proie à une grève illimitée et sans service minimum.
Ginette Fleure Adandé, correspondante à Cotonou