Le procès de Tonkolili Iron Ore Ltd s'est ouvert le 29 janvier devant la Haute Cour de Londres, où l'entreprise est poursuivie par 142 plaignants pour complicité dans des actes de répression commis par la police en 2010 et 2012 contre des employés et des villageois vivant près de l'une de ses mines.
Certains plaignants avaient fait le déplacement à Londres pour l'ouverture du procès, prévu pour durer six semaines, mais celui-ci a également été délocalisé début février dans un hôtel de la capitale sierra-léonaise pour permettre au juge Mark Turner d'entendre témoins et victimes présumées, une procédure exceptionnelle pour la Haute Cour de Londres.
La justice britannique s'est déclarée compétente car le producteur de minerai de fer est une ancienne filiale d'African Minerals Ltd (AML), société basée à Londres avant son placement en redressement judiciaire en 2015.
Les plaignants affirment que l'entreprise supervisait la protection de la mine et de ses environs, en particulier lors de deux incidents meurtriers.
A Freetown, la Cour a tout d'abord entendu 22 témoins d'incidents survenus en 2010 dans les villages de Kemedugu, Kegbema, Ferengbeya notamment, près de la mine d'AML.
Elle a ensuite examiné un second incident qui s'est produit en 2012 dans et autour de la localité de Bumbuna, à quelque 8 kilomètres de la mine. Des villageois qui avaient installé un barrage pour empêcher l'accès à leurs terres y avait été visés par des tirs de policiers.
"A aucun moment lors des incidents il n'y avait sur place de membres du personnel d'AML pour donner des instructions ou participer aux violences ou aux arrestations", a déclaré devant la Cour un avocat d'AML, Neil Moody.
Tonkolili, désormais propriété du chinois Shandong Iron and Steel Group, nie toute responsabilité dans ces incidents.
Avec AFP