Dans les marchés, vendeurs et acheteurs se plaignent de cette hausse des prix et pour le Béninois moyen, il devient de plus en plus difficile de joindre les deux bouts. Les associations des consommateurs sont absentes sur le terrain des actions à mener pour atténuer les peines des populations.
Certains vont même jusqu'à accuser le soutien du gouvernement à la production au détriment des produits alimentaires. C’est le cas d'Antoine Hediblè qui pense que le gouvernement encourage la production cotonnière alors que "les gens ont faim”.
“La pauvreté est ambiante et la misère c’est la chose du monde la mieux partagée au Bénin. On passe son temps à motiver les paysans à cultiver le coton qu’on ne mange pas, qu’on ne délaye pas , qu’on exporte intégralement”, souligne-t-il.
La question de la cherté des produits agroalimentaires n’est pas une première au Bénin et des solutions existent qui ont permis de juguler la crise par le passé.
Pour Shadiya Alimatou Assouma, ministre du Commerce,"le phénomène de la hausse des prix est mondial".
"Cela s’explique par la mauvaise pluviométrie. Ensuite il y a l'appétit des grands pays qui n’hésitent pas à recourir à d’autres pays producteurs tels que le Bénin pour s’approvisionner afin de faire face à la situation qu’ils traversent eux aussi. Il y a également une grande spéculation liée à la forte demande étrangère", explique-t-elle.
Face à la situation, les autorités ont décidé de prendre une mesure conservatoire: interdire la sortie frauduleuse des produits agricoles du pays. Et dans la foulée, des tonnes de produits agricoles ont été saisies à plus de 200 km de Cotonou.
Parfait Sambieni, directeur départemental du commerce, explique que "non loin d’être une punition, la décision en appelle à l’esprit de responsabilité des importateurs béninois".
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"Si l’opérateur économique a toutes ses cartes à jour, et s’est acquitté du paiement de toutes les taxes, pourquoi l’empêcher de convoyer les vivres vers l’étranger? Mais C’est la fraude que nous combattons", a-t-il déclaré.
Aux dernières nouvelles, les produits vivriers saisis seront vendus par les commissariats à tout acheteur au prix du marché. Les recettes issues de cette vente souligne le ministre de la décentralisation, seront réparties à raison de 50% pour les fonds de fonctionnement du commissariat ayant réalisé la saisie et 50% pour appuyer les fonds de sécurité alloués aux unités de surveillance du corridor du département.
Mais qu'en est-il des produits importés dont les prix ont aussi connu une hausse tout aussi importante?
Certains l'expliquent par les taxes de toutes sortes. La ministre du commerce assure que non.
Pour elle, “les raisons se trouvent ailleurs et n’ont rien à voir avec de supposées taxes”.
“Il n'y a ni augmentation de taxes, ni de nouvelles taxes sur les produits importés. Les containers sont chers actuellement et très demandés. Et il y a toujours cette affaire de spéculation entretenue par les commerçants".
Des mesures immédiates et fortes doivent être trouvées pour satisfaire les Béninois qui disent ne plus pouvoir tenir longtemps.