Dortmund ne croit plus au miracle en Ligue des Champions

Pierre-Emerick Aubameyang et Nuri Sahin après le deuxième but de leur équipe contre FC Bayern Munich lors de la Supercoupe DFL à Dortmund, Allemagne, 5 août 2017.

Une victoire sur les cinq derniers matches toutes compétitions confondues ! Dortmund, en pleine déconfiture, accueille mercredi l'Apoel Nicosie en Ligue des champions (20h45), mais même les dirigeants du Borussia ne croient plus à la qualification pour les 8e de finale.

En C1, les Jaune et Noir ont été battus par le Real Madrid et Tottenham (3-1 à chaque fois), et ont concédé un nul pitoyable à Nicosie (1-1). Avec un seul point, ils ont laissé filer les deux leaders, qui comptent 7 points chacun.

"Nous ne sommes pas des rêveurs", admet le directeur sportif Michael Zorc, "il sera extrêmement difficile de rattraper Madrid et Tottenham, désormais il s'agit d'assurer la troisième place", qualificative pour l'Europa League.

Contre les modestes chypriotes, Dortmund fait évidemment figure de favori, mais les dernières prestations des "Borussen" laissent une place au doute.

En trois matches de championnat, l'équipe a encaissé neuf buts, et pris un seul point.

"Nous jouons un pseudo football flegmatique et arrogant", s'est emporté Zorc après la défaite 4-2 samedi contre le promu Hanovre, alors que se joue une semaine cruciale, avec la C1 mercredi et la réception du leader Munich samedi.

Un mois tout juste après avoir compté cinq points d'avance en tête de la Bundesliga, le Borussia est deuxième à trois points. Il sera décroché s'il s'incline dans le "Klassiker".

L'entraîneur Peter Bosz, au calme légendaire, fait mine de ne pas s'affoler: "Nous jouerons mieux mercredi", a-t-il simplement déclaré après la déroute à Hanovre.

"Prix du meilleur spectacle"

Les causes de cette chute libre sont pourtant identifiées: avec son pressing permanent, l'équipe défend trop haut et laisse des espaces béants derrière dont profitent les attaquants adverses.

Le secteur offensif n'est pas en cause, puisque le Borussia possède toujours la meilleure attaque du championnat, avec 27 buts (contre 24 au Bayern).

"Actuellement, il n'y a pas d'équilibre entre l'attaque et la défense", analyse le sélectionneur national Joachim Löw, maître tacticien s'il en est. "Dortmund a l'ambition de jouer un football offensif, mais il faut aussi avoir une réponse défensive appropriée".

"S'il existait un prix pour le meilleur spectacle offert, le Borussia l'obtiendrait à coup sûr", ironise d'ailleurs le magazine Kicker, qui note qu'un match de Dortmund ces derniers temps offre l'assurance de voir moult occasions de but... de part et d'autre.

Mais pourquoi, après avoir flambé en début de saison, le Borussia s'est-il soudain éteint ? Dans un système aussi risqué, estime Kicker, les défaillances individuelles sont rédhibitoires. "Et sans capacité collective d'exercer la pression sur le ballon et sur l'adversaire, la philosophie de Bosz explose comme une bulle de savon".

En octobre, les gaffes du gardien Bürki, les duels perdus derrière et les ballons rendus à l'adversaire en phase de relance ont donné autant d'occasions de buts aux adversaires.

Bosz renvoie la responsabilité sur les joueurs, et rejette toute critique de son système : "Ce n'est pas un problème d'équilibre de l'équipe", assure-t-il. "Quand on joue agressif, qu'on presse l'adversaire, ça fonctionne. Quand on joue sans agressivité, on n'a aucune chance".

Pour l'heure, les dirigeants du club, qui l'ont débauché à l'intersaison de l'Ajax d'Amsterdam pour remplacer Thomas Tuchel, semblent toujours soutenir le Néerlandais. Mais pour combien de temps encore ?

Avec AFP