Jamais la "Maison blanche" n'avait débuté aussi mal sa phase de poules de C1, subissant une déroute 3-0 à Paris mi-septembre puis concédant un nul poussif mardi soir au stade Santiago-Bernabéu, ce qui complique ses chances de qualification dans le groupe A.
Avec un point en deux journées, l'équipe de Zinédine Zidane est dernière de la poule derrière le PSG (6 pts), Bruges (2 pts) et Galatasaray (1 pt), avec une double confrontation cruciale contre le club turc les 22 octobre et 6 novembre, entrecoupé d'un clasico de Liga face au FC Barcelone (26 octobre)...
La presse madrilène, peu habituée à voir le Real ainsi malmené devant son public et aussi tôt dans la saison, craint le pire. "Alarme", a titré le quotidien sportif As, soulignant combien le club merengue s'est "compliqué la vie en Ligue des champions".
Lire aussi : Atlético-Real, la rénovation Simeone face au chantier Zidane en Liga"Encore une passoire", s'est agacé le journal Marca, le plus lu d'Espagne, s'inquiétant des chances de qualification d'un Real "en danger" et critiquant "la première période lamentable" de Sergio Ramos et ses partenaires.
- La citadelle n'est plus imprenable -
Mardi, on a revu pendant les 45 premières minutes l'équipe apathique et déboussolée de la saison passée, quand le Real avait enchaîné deux de ses pires défaites européennes à domicile: 3-0 contre le CSKA Moscou en phase de poules, puis 4-1 contre l'Ajax Amsterdam lors de l'élimination en huitièmes de finale.
"Contre Bruges, le Real a péché par arrogance et manqué d'alchimie collective", a résumé As en pages intérieures.
Lire aussi : Zidane fustige le calendrier des joueursEt si, après un discours remobilisateur de "Zizou" à la pause, l'équipe a remonté un retard de deux buts, le Bernabeu n'a plus rien d'une citadelle imprenable, loin de la série de 21 matches européens sans défaite à domicile entre 2011 et 2015.
"Aujourd'hui, il n'y a plus de petites équipes. En Ligue des champions, n'importe qui est capable de battre n'importe qui", s'est défendu Zidane, faisant allusion aux incroyables "remontadas" réussies par l'Ajax, Tottenham ou Liverpool la saison écoulée. "C'est dur pour gagner des matches. Si tu ne rentres pas bien dans un match, tu peux être vite en difficulté."
- "Facteur trouille" -
L'inversion de ce "facteur trouille" a plusieurs explications: des adversaires plus décomplexés, donc, mais aussi un Real finalement peu renouvelé et toujours vieillissant en dépit des 300 M EUR investis en transferts cet été.
La défense recommence à inquiéter après trois matches sans encaisser de but, à l'image du gardien belge Thibaut Courtois, très fébrile, officiellement malade et remplacé à la pause par l'excellent portier français Alphonse Areola. Pour ne rien arranger, le défenseur polyvalent Nacho s'est blessé mardi à un ligament du genou droit.
Au milieu, le Ballon d'Or Luka Modric (34 ans) commence à faire son âge, avec une perte de balle coupable sur le deuxième but belge. Et devant, la recrue phare Eden Hazard a encore déçu et commence à susciter l'impatience du peuple "madridista".
"En somme, au Bernabéu, on a frôlé la catastrophe, qui n'a été évitée que d'un cheveu. Et on continue d'attendre qu'Eden Hazard se secoue les puces", a tranché le célèbre éditorialiste Alfredo Relaño dans les colonnes d'As.
En Liga, le Real de Zidane a profité des débuts irréguliers de l'Atlético et du FC Barcelone pour prendre les commandes en solitaire.
Mais sa priorité, dans les prochaines semaines, devrait clairement être la Ligue des champions: un club prévoyant 822,1 millions d'euros de chiffre d'affaires cette saison peut-il vraiment craindre d'être devancé par Bruges ou Galatasaray, aux budgets beaucoup plus modestes ? Au Real Madrid, la peur a changé de camp.