Forte augmentation des viols lors du confinement au Nigeria

Marche contre le viol organisée par l'Ong Project Alert à Lagos, le 5 octobre 2011. La police nigériane a constaté une augmentation des violences contre les femmes et filles pendant le confinement dû à la pandémie de Covid-19 en 2020. (REUTERS/Akintunde Akinleye)

Le Nigeria a connu une forte augmentation des cas de viols et de violences domestiques contre les femmes pendant le confinement dû à la pandémie de Covid-19, selon l'inspecteur général de la police.

"A cause des restrictions liées au Covid-19, nous avons observé une augmentation des cas de viols et de violences envers les femmes", a déclaré à la presse l'inspecteur général de la police, Mohammed Adamu, dans la capitale fédérale Abuja.

"De janvier à mai 2020, nous avons enregistré environ 717 viols signalés dans tout le pays", a-t-il dit, ajoutant que 799 suspects avaient été arrêtés.

La ministre de la Condition féminine, Pauline Tallen, a récemment estimé que le nombre de cas d'abus contre les femmes et les enfants avait "triplé", les victimes étant piégées chez elles à la merci de leur bourreaux, souvent des parents.

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Le Nigeria a été secoué par une série de meurtres et d'agressions sexuelles contre les femmes ces dernières semaines. Ces attaques ont déclenché une vague d'indignation sur internet et des manifestations de rue.

Les gouverneurs de tout le pays ont annoncé un "état d'urgence" sur cette question et se sont dit "déterminés" à mettre fin à l'impunité, afin que les auteurs de ces crimes rendent des comptes devant la justice.

Selon l'Unicef, une femme nigériane sur quatre est victime d'abus sexuels avant l'âge de 18 ans, et la majorité des cas ne font l'objet d'aucune poursuite.

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