Les 10 accusés sont jugés coupables d'avoir organisé un réseau de prostitution entre leur pays et la France.
Parmi eux, un homme de 40 ans, Victor Anokuté, décrit comme un des responsables du réseau, a été condamné à huit années d'emprisonnement. Amenze Saka, la "mama" proxénète qui recrutait les jeunes filles dans leurs villages du Nigeria, a écopé de neuf ans de prison.
L'accusation avait retenu contre elle qu'elle avait déjà été condamnée pour des faits similaires en Italie, qu'elle était l'instigatrice du recrutement et qu'elle avait joué un rôle important dans des représailles contre une des victimes qui avait dénoncé le réseau.
La plus lourde peine, 10 ans de prison, a été infligée à une troisième femme, absente du procès car elle a pris la fuite en Inde. Les autres membres du réseau ont écopé de peines allant de quatre mois avec sursis à six ans de prison.
Les prévenus comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Rennes (ouest) pour avoir obligé, entre janvier 2013 et avril 2014, plusieurs jeunes Nigérianes à se prostituer à Caen (nord-ouest), mais aussi dans d'autres pays européens comme l'Italie, la Grèce ou l'Espagne.
Les jeunes femmes étaient attirées par la promesse de trouver en France un emploi, notamment dans la coiffure et le prêt-à-porter. Mais une fois débarquées, sous prétexte de régler une dette, elles étaient contraintes de faire le trottoir.
C'est une des ces jeunes prostituées qui avait permis le démantèlement du réseau, en échappant à ses proxénètes et en révélant leurs agissements à des policiers parisiens.
Après des représailles et des menaces sur sa famille restée au Nigeria, la jeune femme avait décidé de rentrer au pays, où elle avait été elle-même victime d'une violente agression, plusieurs individus lui brisant les jambes à coups de bâton. Depuis le printemps 2014, elle a totalement disparu et n'a plus donné aucun signe de vie.
Avec AFP