L'ex-Premier ministre, qui a été entendu mardi matin par les juges, est mis en examen pour détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, complicité et recel d'abus de biens sociaux et manquement aux obligations déclaratives, a-t-on précisé de source judiciaire.
Le chef de "trafic d'influence" n'a pas été retenu.
L'avocat de l'ex-Premier ministre n'était pas joignable dans l'immédiat pour faire un commentaire.
François Fillon avait annoncé le 1er mars sa convocation le 15 mars devant les trois juges d'instruction chargés de l'information judiciaire en vue de sa mise en examen. Le calendrier aurait donc été modifié.
Le candidat, qui se dit victime d'une enquête "exclusivement à charge" et privé du traitement dû à "un justiciable comme les autres", a réaffirmé lundi qu'il irait jusqu'au bout de sa campagne malgré ses ennuis judiciaires, alors même qu'il avait précédemment affirmé qu'une mise en examen le dissuaderait.
Depuis le 25 janvier et la révélation des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope comme assistante parlementaire et conseillère à La Revue des deux Mondes, François Fillon est plongé dans une procédure judiciaire qui n'en finit pas et le condamne pour l'heure à une élimination dès le premier tour si l'on en croit les sondages.
Les révélations n'ont cessé de s'accumuler, y compris ces derniers jours.
Le Journal du dimanche a fait état dans sa dernière édition d'achats de costumes pris en charge par un donateur anonyme et offerts à l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, pour un montant de 13.000 euros au cours du seul mois de février.
Mardi, Le Parisien a révélé que deux enfants du couple Fillon avaient versé à leurs parents une part importante des rémunérations perçues en tant qu'assistants parlementaires de leur père, au Sénat, entre 2005 et 2007.
Marie Fillon a notamment reçu 46.000 euros nets pour le travail qu'elle dit avoir assuré auprès de son père au Sénat et elle a effectué en parallèle des virements pour un montant total de 33.000 euros sur le compte bancaire de ses parents.
Ces chiffres ont été confirmés à Reuters par son avocat, Me Kiril Bougartchev, joint par téléphone.
Selon Le Parisien, les magistrats saisis de l'enquête se demandent si les versements ont pu servir de rétrocessions destinées à maintenir le train de vie du couple Fillon.
Aux enquêteurs qui l'ont interrogée le 9 février dernier, Marie Fillon a expliqué pour sa part que ces opérations avaient pour but de rembourser ses parents pour les frais engagés à l'occasion de son mariage, en 2006, soit 44.000 euros.
Avec Reuters