Moscou monte au créneau après les frappes américaines en Syrie

Le président Vladimir Poutine et son porte-parole Dmitri Peskov, à New York, le 28 septembre 2015.

La Russie a dénoncé les frappes américaines contre la Syrie comme une "agression contre un Etat souverain", les alliés de Washington applaudissant cette première opération militaire américaine contre le régime de Damas.

La Russie

Le président russe Vladimir Poutine considère les frappes américaines contre la Syrie comme une "agression contre un Etat souverain", a déclaré le Kremlin, principal allié du régime de Bachar al-Assad.

"Cette action de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable", a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Moscou a annoncé la suspension de l'accord avec Washington sur la prévention d'incidents aériens en Syrie, et réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

L'Iran

Téhéran, autre allié du régime syrien, a lui aussi "vigoureusement" condamné les frappes américaines. Cette attaque ne fera qu'"aider les groupes terroristes qui sont en déclin et compliquer encore la situation en Syrie et dans la région", a affirmé Bahram Ghassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

La Chine

Pékin a appelé à "éviter toute nouvelle détérioration de la situation" en Syrie, tout en condamnant "l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays".

Cette réaction mesurée est intervenue au moment même où l'agence officielle Chine nouvelle annonçait que le président Trump, qui a ordonné les frappes en Syrie lors d'un sommet en Floride avec son homologue chinois Xi Jinping, avait accepté de se rendre en visite en Chine en 2017.

L'OTAN et les Europé​ens

Le régime syrien porte "l'entière responsabilité" des frappes américaines, a affirmé le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

Le président français François Hollande a estimé que la "réponse" des États-Unis devait "maintenant être poursuivie au niveau international, dans le cadre des Nations Unies si c'est possible".

Bachar al-Assad porte "l'entière responsabilité" des frappes américaines, ont estimé la chancelière allemande Angela Merkel et le président français dans un communiqué commun.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a estimé que ces frappes étaient un "signal" qui doit conduire Russes et Iraniens à comprendre qu'ils ne peuvent plus soutenir "à bout de bras" le régime de Bachar al-Assad. Son homologue allemand Sigmar Gabriel a estimé que les frappes étaient "compréhensibles", tout en appelant à une solution politique sous l'égide de l'ONU.

Londres a annoncé "soutenir pleinement l'action des Etats-Unis". Ces frappes sont "une réponse appropriée à l'attaque barbare à l'arme chimique perpétrée par le régime syrien", a estimé un porte-parole de Downing Street.

Les frappes américaines en Syrie "illustrent une détermination nécessaire contre les attaques chimiques barbares", a affirmé le président du Conseil européen Donald Tusk.

Le reste du monde

La Turquie considère que les frappes américaines sont une "réponse positive aux crimes de guerre du régime" syrien, selon le le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan. Elle a appelé à l'instauration d'une "zone d'exclusion aérienne et de zones de sécurité en Syrie" pour éviter la répétition de "massacres" comme l'attaque chimique présumée imputée au régime.

Autre allié de poids des Etats-Unis dans la région, l'Arabie saoudite a salué la décision "courageuse du président (Donald) Trump" et assuré qu'elle "soutenait pleinement" les frappes américaines, selon un responsable au ministère des Affaires étrangères.

Israël a immédiatement apporté son soutien "total" aux frappes américaines, espérant que "ce message de détermination" sera entendu également "à Téhéran, Pyongyang et ailleurs", selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le Japon soutient la "détermination" des Etats-Unis, a également annoncé son Premier ministre Shinzo Abe, jugeant que l'action américaine avait "eu pour but d'éviter une aggravation de la situation".

Le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni a estimé que les frappes américaines étaient "une réponse motivée à un crime de guerre" et qu'elles devraient "non pas empêcher mais au contraire accélérer la recherche d'une solution négociée durable".

Lars Løkke Rasmussen, le Premier ministre du Danemark, a applaudi sans réserves: "c'est bien que ces attaques lâches contre des innocents aient des conséquences (...) La barbarie d'Assad ne peut être impunie!" a-t-il tweeté.

L'Autriche, pays neutre, a indiqué "comprendre les motivations américaines", selon son ministre des Affaires étrangères Sebastian Kurz, tout en souhaitant un recours à l'Onu.

Le président polonais Andrzej Duda a exprimé "son entier soutien à l'opération militaire menée par l'armée américaine en Syrie". "Le monde civilisé ne pouvait rester indifférent face à cette attaque insondable et barbare", a-t-il dit.

Le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobothis a estimé sur Twitter que "l'usage d'armes chimiques est un crime inacceptable. Espérons que la réaction rapide du président Trump aidera à prévenir de nouvelles attaques chimiques en Syrie".

Avec AFP