G20: le sommet de tous les différends

Les grosses têtes d'Oxfam, représentant les dirigeants du G20, lors d'une marche de protestation, Hambourg, Allemagne, le 2 juillet 2017. (REUTERS/Fabian Bimmer)

Le sommet du G20 vendredi et samedi à Hambourg s'annonce comme l'un des plus conflictuels depuis la création de cette enceinte en 2008, les divergences de fond avec le président américain Donald Trump s'ajoutant aux tensions bilatérales.

Voici les principales sources de tension:

Climat

La chancelière allemande Angela Merkel a multiplié les déclarations pessimistes sur les chances de parvenir à une position commune sur ce thème, très compromises par la volonté américaine de sortir de l'accord de Paris.

Avant cette annonce le 1er juin dernier, les Allemands s'étaient efforcés de mettre au point un "plan d'action" pour faire avancer la mise en oeuvre de l'accord conclu fin 2015 dans la capitale française, destiné à contenir la hausse de la température moyenne mondiale "bien en deça" de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Mais selon le site spécialisé Climate Home, le document a déjà été fortement remanié entre mars et mai sous la pression américaine, au point d'inclure certaines énergies fossiles parmi les technologies "propres" et de retirer l'engagement à cesser de les subventionner d'ici 2025.

Commerce mondial

Washington a envoyé sur ce thème des signaux contradictoires, finissant par accepter du bout des lèvres une formule sur l'attachement au libre-échange lors du G7 de Taormina, inespérée au vu de la ligne protectionniste de Donald Trump.

Mais les Etats-Unis se sont avérés moins conciliants en juin lors d'une réunion de l'OCDE à Paris et Donald Trump a continué à fustiger notamment l'excédent commercial allemand, qu'il juge excessif. La Maison Blanche souhaite aussi mettre sur la table "la surcapacité mondiale en acier", selon un communiqué lundi, avec pour objectif de défendre la sidérurgie américaine face à l'acier chinois à bas prix.

Les Européens ont de leur côté mis les bouchées doubles à un chantier parallèle lancé en 2013 avec le Japon, et s'efforcent de sceller avant le G20 un ambitieux accord commercial perçu comme un pied de nez aux velléités américaines de repli.

Tensions bilatérales

Hambourg accueillera la première rencontre entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, destinée à normaliser les relations entre Washington et Moscou, mises à rude épreuve par la crise ukrainienne, la guerre en Syrie et les accusations d'ingérence russe dans la campagne électorale américaine.

Les entretiens de M. Trump et du président chinois Xi Jinping s'annoncent également tendus, Pékin ayant déploré lundi l'apparition de "facteurs négatifs" entre les deux pays, après le passage d'un navire de guerre américain en mer de Chine.

Enfin, les relations entre l'Allemagne et la Turquie n'ont cessé de se dégrader depuis le coup d'Etat manqué contre le président turc Recep Tayyip Erdogan en juillet 2016. Berlin a encore irrité Ankara la semaine dernière en rejetant une demande de M. Erdogan de s'adresser à la communauté turque d'Allemagne en marge du G20.

Manifestations

Les organisateurs attendent plus de 100.000 manifestants sur plusieurs jours en marge du G20, notamment jeudi et samedi, et redoutent que des affrontements n'éclatent à cause de la présence de 7.000 à 8.000 extrémistes de gauche susceptibles de recourir à la violence.

Environ 20.000 policiers vont être déployés pour assurer la sécurité du sommet, et les anti-G20 ont menacé lundi de camper sur les places et dans les parcs de Hambourg, si la police ne les autorise pas à passer la nuit dans un parc qu'ils ont choisi pour camp de base.

Avec AFP