La polémique avait été lancée à l'automne 2014 par le journaliste français Pierre Péan qui affirme qu'Ali Bongo a falsifié son acte de naissance, dans son livre "Nouvelles affaires africaines".
Cette thèse, vigoureusement démentie par le pouvoir qui a porté plainte, affirme que le président est un enfant nigérian adopté par Omar Bongo pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 1960.
L'opposition gabonaise s'est emparée du livre de Pierre Péan pour contester l'éligibilité d'Ali Bongo sur la base de la Constitution, selon laquelle il faut être né Gabonais pour pouvoir briguer la magistrature suprême.
"Pierre Péan est devenu le nouveau leader de l'opposition gabonaise", ironise le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze, dans un entretien au journal l'Union.
L'acte de naissance, archivé au service central d'état civil du ministère français des Affaires étrangères, basé à Nantes, dans l'ouest de la France, confirme la version officielle, à savoir qu'Ali Bongo est né le 9 février 1959 à Brazzaville, capitale de l'ancienne Afrique équatoriale française (AEF).
Une juge d'instruction française, Marie-Thérèse Monchy-Dubuis, a été désignée le 30 juin au tribunal de grande instance de Nantes pour instruire une nouvelle plainte pour "faux" déposée en mars par la demi-soeur du président, Onaida Maisha Bongo Ondimba, concernant l'acte de naissance d'Ali Bongo.
Une précédente plainte dans le cadre de la succession du défunt président Omar Bongo déposée par la jeune femme de 25 ans, qui fait partie de ses 54 héritiers déclarés, avait été classée sans suite le 19 février.
L'avocate parisienne du président gabonais, Me Claude Dumont Beghi, prend farouchement sa défense dans un livre paru en mai, "Le Gabon de l'héritage au partage", dans lequel elle affirme qu'"il est temps de stopper cette fiction (...) Ali Bongo Ondimba est le fils d'Omar Bongo Ondimba!".
Interrogée jeudi par l'AFP sur le dernier rebondissement judiciaire de l'affaire, l'avocate a évoqué "un non-sujet".
"Onaida s'acharne et enchaîne procédure sur procédure mais cela n'aura aucune incidence" pour le président Bongo et sa candidature à la présidentielle, a-t-elle affirmé depuis Libreville.
"Nous sommes absolument convaincus de l'existence de faux", avait de son côté insisté en début d'année l'avocat de la demi-soeur, Me Eric Moutet, citant trois actes de naissance du président gabonais connus à ce jour, qui "recèlent de nombreuses incohérences et aberrations", selon lui.
Avec AFP