Gabon : les interpellés sont détenus "dans des conditions dégradantes"

Les forces de l’ordre et de sécurité arrêtent un manifestant à Libreville, Gabon, 31 août 2016.

Le bâtonnier de l'Ordre des avocats du Gabon demande aux autorités judiciaires de "humainement" les 800 personnes arrêtées lors des troubles post-électoraux à Libreville, déplorant "les conditions dégradantes et insupportables" dans lesquelles ils sont détenus

Dans une déclaration lue à la presse, le bâtonnier Jean-Pierre Akumbu M'Oluna constate "la privation des libertés dans des conditions dégradantes et insupportables" des 800 personnes arrêtées à Libreville et des 300 autres interpellées dans le reste du pays depuis le début des troubles mercredi à l'annonce de la réélection d'Ali Bongo.

Me Akumbu M'Oluna invite "les autorités judiciaires au respect des droits fondamentaux de la personne humaine, des droits de la défense, et à traiter humainement les personnes gardées à vue, en détention, en jugement".

Les auditions des 800 personnes interpellées à Libreville depuis trois jours étaient en cours samedi, a indiqué à l'AFP le ministre de l'Intérieur Pacôme Moubelet-Boubeya.

"Pour l'instant, peu d'avocats ont pu se rendre sur les lieux de garde à vue", a ajouté le bâtonnier, en réponse aux questions des journalistes. Il a rappelé que 120 avocats étaient inscrits au barreau de Libreville.

"Il faut qu'il y ait la liste des personnes en garde à vue et l'endroit où elles se trouvent", a-t-il réclamé. "Ils ne doivent retenir (en détention, ndlr) que les flagrants délits", a encore averti l'avocat, s'étonnant notamment de l'arrestation d'une femme médecin de plus de 60 ans, toujours détenue selon lui.

Avec AFP