Gabon: opération anti-corruption, l'ex-ministre du Pétrole en prison

Ali Bongo Ondimba, Washington, 31 mars 2016 (VOA/Idriss Fall)

Le Gabon vit à l'heure d'une opération anti-corruption sans précédent avec le placement en détention jeudi soir de l'ex-ministre du Pétrole pour détournement de fonds présumé, a appris l'AFP de source judiciaire, quelques jours après un autre ex-ministre.

Révoqué en début de semaine par le président Ali Bongo Ondimba, Etienne Dieudonné Ngoubou a été placé sous mandat de dépôt dans une prison de Libreville après avoir été entendu par un juge d'instruction, a précisé le procureur.

En poste depuis février 2012, M. Ngoubou est soupçonné de "détournement des deniers publics", selon cette même source consultée par l'AFP.

Mercredi, il avait été entendu à la Direction générale des recherches (DGR) dans le cadre d'une enquête sur la gestion de l'argent public destiné aux travaux hydrauliques, selon plusieurs journaux.

M. Ngoubou est le deuxième ex-ministre envoyé en détention en quelques jours. L'ancien ministre de l'Economie jusqu'en 2015 et conseiller du président, Magloire Ngambia, a été placé mardi sous mandat de dépôt dans une prison de Libreville.

M. Ngambia, 45 ans, est inculpé pour détournement présumé de fonds publics. Il aurait détourné 500 milliards de francs CFA (environ 762 millions d'euros), d'après le site d'information Gabonreview.

"Pour la première fois, un ancien ministre de la République a été envoyé là-bas à +Sans-Famille+ (le nom de la prison) pour une histoire de détournement de deniers publics", avançait jeudi dans son éditorial le quotidien l'Union, estimant qu'après cette arrestation "il n'y a plus d'intouchables dans notre pays".

La presse a également fait état en début de semaine de l'incarcération de Blaise Wada, ancien responsable de projets hydrauliques sur Libreville.

Enfin, plusieurs ex-haut responsables de la Poste ont été placés en garde à vue dans une enquête sur la gestion de cette entreprise publique en grande difficulté.

Cette petite opération "Mains propres" intervient alors que le Gabon s'apprête à accueillir samedi la Coupe d'Afrique des Nations de football (CAN-2017) dans un climat politique et économique tendu.

Avec AFP