Au total, 101 personnes sont jugées en comparution immédiate pour répondre de "troubles à l'ordre public", tandis qu'une partie est également poursuivie pour "destruction de biens d'autrui", indique l'AFP.
L'audience correctionnelle a démarré vers 10H00 locales (9H00 GMT) au tribunal de grande instance de la capitale gabonaise. Les prévenus comparaissaient par groupes de 5 à 8 personnes.
Le 20 décembre 2014, de violents heurts avaient opposé des manifestants de l'opposition aux forces de l'ordre, lors d'un rassemblement interdit réclamant le départ du président Ali Bongo Ondimba, après des tensions politiques croissantes dans le pays.
Le bilan de la manifestation varie d'un mort officiellement à six selon l'opposition. Ces chiffres sont impossibles à vérifier de source indépendante.
Une centaine de personnes avaient été arrêtées ce jour-là, selon le ministère de l'Intérieur qui a fait état de "destructions et pillages des magasins, stations-services, destructions et caillassage de véhicules".
A la barre, lundi, les avocats de la défense ont réclamé à plusieurs reprises la relaxe de leurs clients, affirmant que leurs dossiers ne réunissaient pas les preuves matérielles pour établir le flagrant délit.
"Tout le monde a été convoqué aujourd'hui, mais il est probable que le procès dure plusieurs jours. Examiner cent affaires en une journée relève d'un effort extraordinaire", a déclaré à l'AFP l'un des avocats de la défense, Me Ruphin Nkoulou Ondo.
"Le dossier de mon client est vide. Il a été arrêté à l'intérieur d'une église où les forces de l'ordre ont fait irruption, dans le quartier Nkembo, donc loin du lieu de la manifestation (...) Ils sont nombreux dans ce cas-là", a affirmé Me Nkoulou Ondo.
Par ailleurs, selon l'avocat, la procédure n'a pas été respectée: "La responsabilité pénale est censée être individuelle, mais là, il y a 5 ou 6 personnes par dossier constitué alors qu'il n'y a aucun lien entre ces prévenus (...) ils n'ont même pas été arrêtés dans le même quartier".
"C'est un procès stalinien, du jamais vu au Gabon (...) ils ont raflé des manifestants pacifiques", a dénoncé Georges Mpaga, président du Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon (Rolbg), proche de l'opposition.