L'opposition gambienne réclame la libération de son chef et de ses membres détenus

Ousainou Darboe, chef du principal parti d'opposition gambien et avocat des droits de l'Homme, était candidat de l'opposition lors de la dernière élection de 2006 en Gambie, 22 septembre 2006.

Le principal parti d'opposition gambien, l'UDP, a réclamé la libération "immédiate" de son chef et de tous ses membres et sympathisants arrêtés mi-avril et jugés notamment pour rassemblement illégal.

Le chef du Parti démocratique uni (UDP), Ousainou Darboe, est détenu avec une quarantaine d'autres personnes, membres de sa formation ou sympathisants. Tous ont été arrêtés puis inculpés en lien avec des manifestations organisées les 14 et 16 avril en Gambie.

Une partie des prévenus ont été arrêtés le 14 avril, après un rassemblement pour réclamer des réformes politiques, et les autres le 16, après une manifestation dénonçant la mort en détention d'un responsable de l'UDP, Solo Sandeng, selon son parti et des défenseurs des droits de l'Homme.

Dans son communiqué, l'UDP "demande la libération inconditionnelle et immédiate de son chef et secrétaire général, l'avocat Ousainou Darboe, et de tous les autres détenus après les troubles des 14 et 16 avril" à Banjul.

Il réclame aussi "une enquête sur des allégations de sévères tortures contre Ebrima Solon Sandeng (un de ses responsables), son décès" survenu à la suite de ces tortures, et exige que les auteurs de ces sévices "soient punis".

Il se déclare également "profondément inquiet" pour un autre de ses militants, Dembo S. Darboe" arrêté, selon lui, le 16 avril par "des policiers en civils dans son village", dans l'ouest du pays, "alors qu'il allait à la mosquée". Son lieu de détention est encore inconnu, selon le communiqué.

Il souligne rester "ferme dans sa quête pour la liberté, la justice et le respect du droit et de la démocratie en Gambie pour débarrasser le pays de son régime tyrannique".

Par ailleurs, les 18 manifestants arrêtés le 14 avril ont comparu mercredi devant la Haute Cour de Banjul, qui a alourdi leurs charges à la demande du parquet, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ils sont désormais accusés de complot, en plus de leurs précédents chefs d'inculpation, qui comprennent rassemblement illégal et incitation à la violence. Ils ont tous plaidé non coupable de la nouvelle accusation.

Ils ont été rejoints durant l'audience par sept nouveaux prisonniers, qui ont aussi été formellement accusés des mêmes charges. Eux également ont plaidé non coupable.

La Gambie est dirigée d'une main de fer par Yahya Jammeh, parvenu au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en 1994 puis élu en 1996, réélu tous les cinq ans depuis et candidat au scrutin présidentiel prévu en décembre.

Avec AFP