Le gouvernement du plus petit Etat d'Afrique continentale a assuré dans un communiqué que la situation était "totalement sous contrôle". Aucune confirmation n'a été obtenue d'autre source que le communiqué gouvernemental.
De rares témoignages ont fait état de mouvements de soldats autour du siège de la présidence dans le centre de la capitale Banjul mardi soir, et les rumeurs ont circulé durant la nuit sur une tentative de coup de force dans ce pays ayant accédé en 2017 seulement à un fragile régime démocratique après plus de vingt années de dictature sous Yahya Jammeh.
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"Le gouvernement de la Gambie annonce que, sur la base de renseignements indiquant que certains soldats de l'armée gambienne complotaient pour renverser le gouvernement démocratiquement élu du président Adama Barrow, le haut commandement (des forces armées gambiennes) a rapidement monté une opération militaire hier et a arrêté quatre soldats liés à cette supposée tentative de coup d'Etat", a écrit dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux Ebrima G. Sankareh, porte-parole du gouvernement et conseiller présidentiel.
Les quatre soldats sont interrogés par la police militaire et trois complices sont recherchés, a-t-il dit. "Le gouvernement invite instamment les citoyens, les résidents et les membres des corps diplomatique et consulaire à vaquer normalement à leurs occupations; la situation est totalement sous contrôle et il n'y a pas lieu de paniquer", a-t-il dit.
L'accession surprise d'Adama Barrow à la présidence en janvier 2017 a mis fin à deux décennies de gouvernement autocratique de ce petit pays pauvre de deux millions d'habitants. M. Barrow a largement emporté un deuxième mandat en décembre 2021 lors d'une présidentielle constituant la première transition ouverte depuis la dictature à la tête de cette ancienne colonie britannique.
Les partenaires internationaux de la Gambie poussent cependant à d'importantes réformes pour consolider la démocratie. Yahya Jammeh, en exil, continue d'exercer une forte influence dans le pays. Les dirigeants ouest-africains s'inquiètent d'un effet de contagion des coups de force dans la région.
Réunis en sommet début décembre à Abuja, ils ont décidé la création d'une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le jihadisme mais aussi en cas de coup d'Etat.