La nouvelle loi a été adoptée lundi au Parlement, un mois après une déclaration du président Yahya Jammeh prohibant une pratique très répandue.
Elle réprime pénalement l'excision.
Les contrevenants sont passibles de peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans et/ou d'une amende de 1.300 dollars (près de 1.200 euros), dans un pays où aucun texte spécifique sur l'excision n'existait jusqu'alors.
Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), la Gambie est l'un des dix pays, tous africains, où l'excision est le plus pratiquée, touchant environ trois quarts de la population féminine.
Le nouveau texte "va faire respecter les droits des femmes et des filles pour leur éviter des pratiques nuisibles à leur santé et leur bien-être", a déclaré la vice-présidente gambienne, Isatou Njie Saidy, lors de la séance au Parlement.
Le chef de la minorité à l'Assemblée nationale, Samba Bah, a voté contre. Il s'est dit inquiet que le gouvernement n'ait pas plus largement consulté la population sur cette pratique considérée, selon lui, comme un rite de passage pour les jeunes filles en Gambie.
La vice-présidente du Parlement, Fatou Mbye, a en revanche salué une des législations les "plus progressistes" jamais adoptées par les députés gambiens.
Yahya Jammeh avait décrété fin novembre l'interdiction de l'excision, avec effet immédiat, soulignant que cette pratique n'était pas dictée par l'islam et devait par conséquent être abolie.
Parvenu au pouvoir par un coup d'Etat en 1994 puis constamment réélu depuis 1996, M. Jammeh dirige d'une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique.
Avec AFP