Les cérémonies d'investiture d'Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed à Ménaka et de Djibrila Maïga à Gao ont été présidées par le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, à la tête d'une délégation de responsables maliens, a indiqué un membre de la délégation qui a assisté aux événements.
Mardi, une cérémonie similaire s'était déroulée à Kidal (extrême nord-est), fief de l'ex-rébellion à dominante touareg formant la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Celles de Tombouctou (nord-ouest) et Taoudénit (extrême nord) sont programmées pour vendredi.
Les autorités intérimaires de ces cinq régions ont été prévues par l'accord pour la paix au Mali signé en mai et juin 2015 par le gouvernement malien, les groupes armés qui lui sont favorables formant la Plateforme et la CMA. Leur installation a connu plusieurs reports, avant que le nouveau calendrier soit arrêté le 24 février par les différentes parties.
Mais plusieurs mouvements avaient contesté certains choix, dénonçant l'absence de concertation. Et depuis lundi à Gao, des membres de la Plateforme, en armes, avaient pris possession du bâtiment officiel où devait se dérouler la cérémonie d'installation, entendant l'empêcher.
Ils ont quitté les lieux jeudi, à la suite d'une médiation conduite par des notables et des chefs religieux de la ville, selon des habitants et des médias locaux, dont la radio Tamani, sans plus de détails sur le compromis trouvé.
Les bâtiments occupés ont été "libérés après d'âpres négociations" et la cérémonie d'investiture "s'est bien passée malgré les difficultés rencontrées au départ", a indiqué le membre de la délégation officielle.
Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed, le président de l'autorité intérimaire de Ménaka, a cité parmi ses priorités "la sécurité et la cohésion sociale" et aussi "le retour de l'Administration dans toute la région". "C'est l'insécurité qui bloque ça", a-t-il dit, cité par la Radio Tamani
En vertu de l'accord de paix de 2015, les autorités intérimaires devront gérer les cinq régions du Nord, en attendant l'élection par la population d'assemblées dotées de pouvoirs importants.
Leur mission sera notamment de préparer ces élections et de favoriser le retour des déplacés du conflit politico-militaire dont le Mali tente de se relever depuis 2012, des troubles marqués par une rébellion et une mainmise de groupes jihadistes pendant près de dix mois sur le nord du pays, jusqu'à janvier 2013.
Avec AFP