Les gardiens Casillas et Buffon repoussent la vieillesse

Iker Casillas soulève la coupe du monde, Johannesburg, le 11 juillet 2010

Iker Casillas et Gianluigi Buffon, qui vont s'affronter mercredi lors de Porto-Juventus en 8e de finale aller de Ligue des Champions, représentent à eux deux 334 sélections, 275 matches de Ligue des Champions, 12 titres de champions, deux Coupes du monde, deux Euros, trois C1, une Coupe de l'UEFA... mais aussi 74 ans. Du poids des ans ou du poids de l'expérience, lequel pèse le plus lourd ?

Avant le coup d'envoi au Stade du Dragon, le match entre les deux gardiens a commencé par un échange amical sur Twitter, dans la foulée d'un sondage lancé par l'UEFA auprès des internautes pour savoir qui de l'Espagnol ou de l'Italien était le plus fort.

"Qu'est-ce que tu en penses ? Pour moi, c'est toi le meilleur", a écrit Casillas. "Je ne choisis pas. On est les meilleurs", a répondu Buffon.

De fait, ils ont été les meilleurs. Ils ne le sont probablement plus tout à fait mais le début des années 2000 a été à eux et leur longévité comme leur palmarès leur offrent déjà une place de choix au panthéon des gardiens.

Mais leur statut actuel est tout de même un peu différent. A 39 ans, Buffon reste ainsi sans aucune discussion le meilleur gardien d'Italie.

La saison dernière a été l'une des plus brillantes de sa carrière et deux inhabituelles erreurs au début de celle en cours - contre Lyon avec la Juventus et face à l'Espagne en sélection - ont été immédiatement effacées par plusieurs prestations majuscules.

Son mental reste d'acier, ses mains sont dures comme le marbre de Carrare, sa ville natale, et aucun signe de lassitude n'est apparu chez celui qui vise toujours une première Ligue des Champions et une dernière Coupe du Monde en 2018 en Russie.

Le gardien espagnol Iker Casillas lors d'un match en demi-finale de l'Euro 2012 au Donbass Arena à Donetsk, le 27 juin 2012

​Casillas, lui, a connu un coup de moins bien. Dans des équipes aussi fortes que l'Espagne et le Real Madrid, cela ne pardonne pas. "San Iker" a donc perdu sa place en sélection et a dû quitter le Real pour Porto, après 25 ans de "Maison Blanche".

Sa première saison portugaise a été compliquée, avec de son propre aveu "quelques boulettes". "Je n'ai pas atteint le niveau que je souhaitais l'année dernière. Je n'étais pas totalement à l'aise", a-t-il expliqué la semaine dernière dans une interview au site de l'UEFA.

Mais il a retrouvé son meilleur niveau cette saison, dirige la défense la plus solide d'Europe en championnat (11 buts encaissés) et désormais les éloges pleuvent sur le triple vainqueur de la Ligue des champions (2000, 2002, 2014).

Le symbole de son retour au sommet aura été son formidable match dans le Clasico contre le Sporting Portugal, le 4 février dernier. Le lendemain, le journal sportif Record titrait "la forteresse de San Iker" en faisant allusion à deux claquettes incroyables dans les derniers instants de la partie.

"Je ne sais pas comment j'ai été chercher ces ballons, j'ai encore mal au dos", en a plaisanté Casillas. Et le sélectionneur espagnol Julen Lopetegui annonçait dans la foulée que la porte de la sélection espagnole n'était "pas fermée à Iker Casillas".

Mercredi à Porto, les deux géants vont s'affronter pour la 17e fois de leur carrière. Ils vont aussi reprendre le fil de ce qui est moins une rivalité qu'une émulation teintée d'estime.

"J'ai trois ans de moins que Gigi et j'ai toujours aimé son style et sa personnalité. Pour moi, il a toujours été une référence. Nous avons grandi footballistiquement ensemble et nous avons eu des carrières similaires", a ainsi déclaré Casillas.

Ils pourront aussi profiter du match pour un nouvel échange de maillot. Car Casillas a reconnu en 2015 dormir "avec le short de Buffon". Il l'a depuis un match amical disputé en 2004. Il serait peut-être temps d'en changer.

Avec AFP