Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation pour Gaza a déferlé sur les campus américains, dans une quarantaine d'universités, d'est en ouest, évoquant les manifestations contre la guerre du Vietnam.
Etats-Unis
Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation pour Gaza a déferlé sur les campus américains, dans une quarantaine d'universités, d'est en ouest, évoquant les manifestations contre la guerre du Vietnam.
Au total près de 2.000 personnes ont été interpellées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.
Ces derniers jours, la police a procédé à une série de démantèlements manu militari de campements propalestiniens, comme à l'université de New York (NYU) vendredi à la demande de l'établissement.
Lire aussi : La guerre fait rage à Gaza malgré l'appel de l'ONU à un "cessez-le-feu immédiat"Des manifestants barricadés dans la prestigieuse université Columbia, épicentre à New York de la mobilisation estudiantine, ont ainsi été chassés. A l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), des dizaines d'étudiants ont été arrêtés.
L'université Brown (Rhode Island, est) s'est elle accordée avec les manifestants sur le démantèlement de leur campement en échange d'un vote sur un éventuel "désinvestissement" de "sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza".
Longtemps muet, le président Joe Biden a martelé jeudi que "l'ordre devait prévaloir".
France
Les forces de l'ordre ont évacué vendredi les militants propalestiniens qui occupaient depuis la veille la prestigieuse école parisienne Sciences Po, qui accueille 5.000 à 6.000 étudiants.
Une semaine après une mobilisation émaillée déjà de tensions à Sciences Po Paris et une précédente évacuation de locaux, "91 personnes ont été évacuées, sans incident", selon les autorités.
L'administrateur provisoire de l'école, Jean Bassères, a affirmé qu'il n'était pas question, comme le réclament certains étudiants, d'"investiguer" les relations de Sciences Po avec des universités israéliennes.
Lire aussi : La bande de Gaza connaît sa confrontation la plus sévère depuis 2014La mobilisation étudiante reste circonscrite à Sciences Po Paris, ses campus en régions (Lille, Le Havre, Dijon, Reims ou Poitiers) et aux Instituts d'études politiques (IEP) mais peine à faire tache d'huile dans les universités.
Place de la Sorbonne, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a tenu vendredi une "table du dialogue" avec des invités, dont le dessinateur Joann Sfar, auteur de la BD à succès "Le chat du rabbin".
La justice a par ailleurs décidé d'autoriser une conférence avec la militante franco-palestinienne Rima Hassan à l'université Paris-Dauphine que la direction de l'établissement avait initialement interdite faisant valoir le "risque de troubles à l'ordre public" et estimant que le thème de la réunion "serait de nature à remettre en cause sa neutralité".
Allemagne
La police est intervenue vendredi pour évacuer les manifestants propalestiniens rassemblés devant l'université Humboldt de Berlin, au centre de la capitale.
Certains manifestants ont été expulsés "par la force" après avoir refusé un autre lieu proposé, selon la police berlinoise.
Le maire de Berlin, Kai Wegner, a critiqué la manifestation, écrivant sur X que la ville ne voulait pas de "situations comme aux États-Unis ou en France".
Canada
Le mouvement étudiant propalestinien s’est implanté dans plusieurs villes dont Vancouver, Ottawa, Toronto et Montréal. Le premier campement érigé et le plus important, celui de la prestigieuse université McGill à Montréal, a débuté le 27 avril et pris de l'ampleur.
Les centaines de manifestants ont fortifié leur campement ces derniers jours en raison de la menace d'un démantèlement par les forces de l'ordre.
Ils se disent déterminés à occuper les lieux aussi longtemps qu'il le faudra, jusqu'à ce que McGill coupe tout lien financier ou académique avec Israël.
La direction de l’établissement a déclaré mercredi souhaiter que le campement soit démantelé "sans délai", affirmant qu'il s'agissait d'une demande "non négociable". Selon elle, "un certain nombre de manifestants ne font pas partie de la communauté étudiante".
La police de Montréal, qui dit préconiser une dénouement "pacifique" de la situation, n'est pour l'instant pas intervenue pour démanteler le camp.
Australie
A l'université de Sydney, des centaines de manifestants propalestiniens et pro-israéliens se sont retrouvés face-à-face vendredi. Malgré quelques échanges tendus, les deux rassemblements sont restés pacifiques et la police n'est pas intervenue.
Des militants propalestiniens campent depuis dix jours sur une pelouse face au tentaculaire bâtiment gothique de l'université de Sydney.
Comme leurs homologues américains, les protestataires veulent que l'université de Sydney coupe ses liens avec les institutions israéliennes et refuse les donations de sociétés d'armement.
Lire aussi : La police démantèle le campement des pro-Palestiniens à l'Université de CalifornieIrlande
Des dizaines d'étudiants de la prestigieuse université Trinity College de Dublin ont installé des tentes à plusieurs endroits du campus de l'établissement, bloquant samedi l'entrée de la bibliothèque qui contient "le Livre de Kells", célèbre manuscrit médiéval que les touristes viennent voir nombreux dans la capitale irlandaise.
Les manifestants, qui ont décrit leur mobilisation comme un "campement en solidarité avec la Palestine", appellent l'université à couper ses liens avec Israël.
Mexique
A Mexico, des dizaines d'étudiants propalestiniens de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), la plus grande du pays, ont dressé un camp jeudi dans la capitale, scandant des slogans pro-palestiniens. Ils appellent le gouvernement mexicain à rompre toutes relations avec Israël.
Suisse
Une centaine d'étudiants propalestiniens occupent depuis jeudi soir le hall d'entrée du bâtiment Géopolis de l'Université de Lausanne (UNIL), exigeant un boycott académique des institutions israéliennes et un cessez-le-feu immédiat.
L'occupation s'est poursuivi pacifiquement vendredi et prévoit de durer jusqu’à lundi.