Le nouvel exécutif devra définir rapidement sa position en vue des négociations avec Bruxelles sur le Brexit qui doivent reprendre en janvier sur la période de transition et en mars à propos de la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et l'UE.
Pour ce faire, Theresa May devrait maintenir en poste les poids lourds du gouvernement, en première ligne sur ce dossier: le ministre des Finances Philip Hammond, la ministre de l'Intérieur Amber Rudd, le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson ou le ministre en charge du Brexit David Davis seront, en toute vraisemblance, reconduits dans leurs fonctions.
Ce ne sera sans doute pas le cas pour d'autres membres de l'exécutif disposant d'un capital politique plus réduit: la ministre de l'Éducation Justine Greening, le ministre sans portefeuille Patrick McLoughlin, président du Parti conservateur, ou encore le ministre de l'Économie Greg Clark devraient être remplacés.
Andrea Ledsom, leader de la Chambre des Communes, chargée des relations entre les députés et l'exécutif, pourrait elle aussi être évincée. Elle paierait ainsi le revers que les parlementaires avaient infligé à Theresa May le 13 décembre: 11 députés conservateurs avaient voté avec l'opposition et obtenu que le Parlement organise un vote final sur les termes de l'accord final du Brexit.
Pour remplacer Damian Green, le poste de vice-premier ministre semblait promis à l'actuel ministre de la Santé, Jeremy Hunt. Mais sa promotion semble remise en cause, étant donné la crise que traverse le NHS, le service de santé britannique, au coeur d'un hiver particulièrement vigoureux.
Enfin, Theresa May devrait également profiter de l'occasion pour féminiser, rajeunir et promouvoir davantage de diversité dans son gouvernement. Les secrétaires d'État à l'Immigration, Brandon Lewis, 46 ans, et à la Justice, Dominic Raab, 43 ans, devraient ainsi se voir confier des responsabilités plus importantes.
Nouveau départ
Ce remaniement peut marquer un nouveau départ pour la Première ministre, dont l'autorité a été fortement contestée ces six derniers mois.
Fragilisée par l'échec de son Parti conservateur lors des élections législatives de juin 2017, où il a perdu sa majorité absolue, Theresa May a ensuite été confrontée aux dissensions permanentes de sa formation au sujet du Brexit, qui ont affaibli sa position dans les discussions avec Bruxelles.
Forte de l'accord obtenu début décembre avec les 27 sur la première phase des négociations, Theresa May dispose désormais d'une légitimité renouvelée, un capital indispensable tant la tâche qui l'attend s'annonce ardue.
La cheffe du gouvernement va devoir définir la future relation que le Royaume-Uni souhaite établir avec l'UE, et pour cela concilier les visions antagonistes des pro- et des anti-Brexit au sein de son gouvernement.
Malgré les retards observés dans les premiers rounds de négociations, Theresa May se montrait confiante dimanche dans sa capacité à obtenir un accord final sur le Brexit dès cette année, bien que ces nouvelles discussions s'annoncent particulièrement difficiles.
"C'est notre intention", a-t-elle affirmé dimanche sur la BBC. "Michel Barnier (le négociateur en chef de l'UE, ndlr) lui-même a indiqué qu'il voulait un accord d'ici octobre pour pouvoir le présenter ensuite au Parlement européen, et nous souhaitons que notre Parlement puisse se prononcer avant" ce dernier, a-t-elle précisé.
Avec AFP