Toujours plus petits, toujours plus agiles, difficiles à repérer et à intercepter, les drones constituent un vrai casse-tête pour les établissements pénitentiaires, a dit à l'AFP le directeur de la prison, David Matthews.
"Vous avez quasiment chaque jour (au Royaume-Uni) un drone pris à voler au-dessus d'une prison", a-t-il ajouté.
Pour mettre un terme à ces survols intempestifs, et aux livraisons de "téléphones, drogues et armes", la prison de Guernesey disposera à compter de cet été d'une sorte de bouclier virtuel baptisé Sky Fence et capable de "pirater" les drones.
"Concrètement, explique David Matthews, quand le drone survole le périmètre de la prison, il est piraté" grâce à une vingtaine de brouilleurs installés stratégiquement dans l'établissement, qui compte 80 détenus.
Le système supprime le programme de vol de l'appareil, qui retourne alors automatiquement d'où il vient, ajoute-t-il.
Sky Fence "génère un dôme invisible au-dessus de la prison, rendant impossible son survol", résume M. Matthews.
Plus précisément, cette technologie "perturbe le signal vidéo que le drone envoie à son opérateur au sol", renchérit le patron de Drone Defence, l'entreprise à l'origine du bouclier antidrones, Richard Gill.
"L'opérateur voit apparaître un écran blanc et n'est plus en mesure de diriger le drone", ajoute-t-il.
"C'est la première fois que Sky Fence est déployé" et il est susceptible d'intéresser un marché "énorme", dit-il à l'AFP, citant les milliers de prisons dans le monde, mais aussi les sites sensibles comme les raffineries et les centrales électriques, ou encore les maisons de particuliers.
Pour contrer cette menace grandissante, le gouvernement britannique a lui-même annoncé en avril la création d'une équipe spécialisée dans la lutte contre les drones, composée de policiers et d'agents pénitentiaires.
Cette unité aura notamment pour mission d'inspecter les appareils saisis dans les prisons pour tenter de remonter à leurs propriétaires.
Signe des temps, les tribunaux britanniques traitent de plus en plus d'affaires de ce genre et, mardi encore, deux hommes qui utilisaient des drones pour effectuer des livraisons de drogue et de téléphones portables ont été condamnés à Luton (nord de Londres) à des peines de prison ferme.
Avec AFP