"C'est un film sur nous, le peuple, nous sommes beaux, nous pouvons aimer ce que nous sommes", a lancé lors de la remise du prix son réalisateur, le franco-sénégalais Alain Gomis, déjà venu à Berlin en 2012 avec le remarqué "Tey" ("Aujourd'hui).
Dans "Félicité", son quatrième film, il brosse le portrait d'une mère courage, qui après son boulot de chanteuse dans un bar tente le tout pour le tout pour amasser la somme nécessaire à l'opération de son fils victime d'un accident.
"Félicité" a été tourné dans la capitale congolaise et suit le quotidien de ses habitants, des hôpitaux aux marchés de Kinshasa, mais se refuse à toute dimension sociologique ou documentaire, malgré le contexte politique tendu en République démocratique du Congo (RDC).
"C'était difficile de faire ce film. Ca a été une année difficile en RDC", a souligné le réalisateur, évoquant notamment les élections.
Le report de l'élection présidentielle, en raison du maintien au pouvoir du président Joseph Kabila malgré l'expiration de son mandat a enflammé le pays et donné lieu à de très violents affrontements.
"J'ai l'impression que le moment est important" pour le cinéma africain, avait souligné Alain Gomis lors de la présentation de son film à la Berlinale.
Le film produit en partie par la France et le Sénégal sera aussi en compétition au Fespaco, le festival panafricain du cinéma qui se tient fin février à Ouagadougou
"Je vois arriver une génération de réalisateurs qui n'a jamais été au cinéma car il n'y a plus de cinémas" sur le continent africain, a-t-il déploré.
Samedi soir, remportant avec lui, le grand prix du Jury, l'Ours d'argent, le cinéaste a notamment plaidé pour un financement plus généreux du cinéma des pays africains.
Avec AFP