Aberdeen Asset Management a expliqué que les investisseurs qui désiraient retirer leur mise devraient accepter une chute de 17% de la valeur de leur placement, en comparaison de leur valeur de mercredi midi.
D'après un porte-parole de cette firme financière joint par l'AFP, la valeur des 79 propriétés immobilières commerciales de ses deux fonds a en effet chuté d'autant, d'après des estimations des tendances brutales à l'oeuvre sur le marché depuis la décision des Britanniques de quitter l'UE le 23 juin.
Les fonds immobiliers de l'entreprise, qui avaient été suspendus mercredi dans un premier temps pendant 24 heures, resteront gelés finalement jusqu'à lundi midi, a précisé Aberdeen Asset Management dans un communiqué.
Au total, ce sont donc maintenant sept groupes financiers qui ont suspendu l'activité de leurs fonds immobiliers depuis le début de la semaine, la plupart d'entre eux pour au moins plusieurs semaines. Incapables de répondre en bon ordre à l'afflux d'investisseurs apeurés et pressés de récupérer leurs billes, ils préfèrent geler leur activité pour le moment.
Ces fonds suspendus pèsent ensemble quelque 18 milliards de livres (21,1 mds EUR)soit plus des deux-tiers des actifs immobiliers commerciaux gérés au total par ce type de fonds au Royaume-Uni.
Un autre groupe financier, Legal & General Investment Management, a expliqué avoir intégré une décote de 15% en raison de la chute estimée des prix de l'immobilier. Ses fonds gèrent plus d'une centaine de propriétés immobilières commerciales (magasins, usines, bureaux) qui valaient au total quelque 2,3 milliards de livres au 30 juin.
Des analystes préviennent que les prix de l'immobilier britannique risquent de baisser, voire de chuter, dans les mois qui viennent après avoir flambé ces dernières années. A Londres, les prix dépassent de 54% le pic atteint avant la crise financière internationale de 2008-2009, en partie du fait d'une forte demande étrangère.
Le groupe immobilier londonien Great Portland Estates a mis en garde jeudi sur le fait que cet "impact négatif" du Brexit pourrait, au-delà du seul secteur de la pierre, nuire à la croissance de la capitale britannique de façon générale.
La demande étrangère, en provenance du Golfe, de Russie ou d'ailleurs, a contribué à doper ce marché ces dernières années, comptant pour 45% de la valeur totale des transactions au Royaume-Uni depuis 2009, d'après la banque centrale.
Avec AFP