Arborant des tee-shirts et banderoles aux couleurs des partis de la coalition au pouvoir, qui ont appelé à la marche, les manifestants parmi lesquels des ministres, des députés et de simples partisans, ont marché dans les rues de la ville avant de tenir un meeting devant le Parlement.
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Certains manifestants entonnaient des chants favorables au chef de l'Etat ou brandissaient ses portraits où il était écrit: "Garant de la paix et de l'unité nationale".
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Devant la foule, Bazoum Mohamed, le ministre de l'Intérieur et président du parti au pouvoir, a accusé le Mouvement démocratique nigérien (Moden) dirigé par l'opposant Hama Amadou, qui vit depuis près d'un an en exil, de se "draper du manteau de la société civile" pour se servir de "la loi de finances comme tremplin" afin de "garantir son projet d'insurrection utopique" dont "il a toujours rêvé".
"A trois mois de sa mise en oeuvre" la loi de finances "n'a provoqué aucun ravage fiscale particulier", a-t-il expliqué. Des manifestations similaires ont été organisées dans plusieurs villes du pays.
Depuis octobre, un collectif de la société civile et l'opposition politique organisent des manifestations à Niamey et dans les grandes villes du pays pour demander "l'abrogation" de la loi de finances.
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Au moins trois centrales syndicales se sont récemment ralliées au mouvement.
Les protestataires reprochent au gouvernement d'avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts qui vont "presser le peuple" et surtout d'avoir "accordé des cadeaux fiscaux d'une vingtaine de milliards de francs CFA" (une trentaine de millions d'euros) aux compagnies de téléphonie.
"Nous avons le devoir historique de poursuivre la lutte jusqu'à la satisfaction de nos justes et légitimes revendications", a prévenu dimanche dernier Nouhou Arzika, un des principaux meneurs de la contestation. Une autre manifestation contre la loi de finances est programmée pour le 11 mars.
Le ministre des Finances, Hassoumi Massoudou, a affirmé mercredi devant les partenaires extérieurs du pays, que son gouvernement ne cèdera pas aux manifestations. M. Massoudou a relevé que contrairement à ce qu'avancent ses détracteurs, le budget 2018 ne contient "pratiquement aucune mesure" affectant "les campagnes", où vivent 80% des 20 millions de Nigériens, en majorité pauvres.
Avec AFP