"Ces perturbations répétées des survols de l'UE sont inacceptables", a dénoncé dans un communiqué le transporteur aérien à bas prix, premier d'Europe en nombre de passagers transportés, qui prend régulièrement pour cible le contrôle aérien (ATC, de son acronyme en anglais) français.
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"Au cours du week-end dernier, plus de 25% des 9.000 vols réguliers de Ryanair ont été retardés en raison de perturbations de l'ATC français, et 230 vols (41.000 passagers) ont été annulés pour se conformer aux restrictions de capacité" des aiguilleurs du ciel, a précisé Ryanair.
La géographie fait que de nombreuses liaisons opérées par la compagnie, notamment entre les îles britanniques et l'Europe du Sud, doivent transiter par l'espace aérien français. Le transporteur estime que la loi française protège davantage les vols depuis ou vers les aéroports de l'Hexagone lors de grèves, au détriment de ceux qui ne font que survoler le territoire.
Ryanair a lancé la semaine dernière une pétition auprès de ses passagers, leur demandant d'appuyer ses appels répétés aux autorités européennes pour protéger les survols du territoire français en cas de mouvements sociaux. Peu avant 14H00 GMT lundi, la pétition approchait les 60.000 signataires. Le trafic aérien va rester perturbé en France au moins jusqu'à mercredi en raison du mouvement de grève de contrôleurs aériens.
Mardi, 10e jour de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites, ainsi que mercredi, la Direction de l’Aviation civile (DGAC) française a demandé aux compagnies aériennes de renoncer à 20% des vols au départ ou à l’arrivée de Paris-Orly, Marseille, Toulouse et Bordeaux.
Au-delà des aéroports, les arrêts de travail des aiguilleurs du ciel touchent aussi les Centres en route de la navigation aérienne (CRNA), qui gèrent les appareils hors des phases de décollage et d'atterrissage et qui transitent par l'espace aérien français. Ils ont donc des répercussions sur l'ensemble du trafic européen.
Lundi, les retards dans les aéroports français étaient limités à quelques minutes en moyenne. En revanche les aéronefs empruntant les zones gérées par les CRNA de Brest, Marseille et Reims subissaient des délais pouvant être "élevés", soit supérieurs à 45 minutes, selon l’organisme de surveillance du trafic aérien Eurocontrol.