"Des centaines de familles fuient Ombada", un quartier d'Omdourman, la banlieue nord-ouest de Khartoum", en prenant les routes "menant vers l'ouest de la capitale", a déclaré un habitant sur place. Car, rapporte un autre, "les combats se sont intensifiés depuis mardi" et, de nouveau, mercredi, des raids aériens secouent le quartier.
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Mardi soir, le "comité de résistance" d'Ombada rapportait que l'armée avait "bombardé à l'artillerie et aux drones les paramilitaires", qui depuis des années ont pris leurs quartiers dans les zones résidentielles de la capitale. "Ces tirs ont manqué leurs cibles et 19 civils ont été tués", ajoutait ce comité, l'un des groupes prodémocratie qui organisent depuis le début de la guerre l'entraide entre habitants.
Mercredi encore, Khartoum et ses banlieues sont sous les feux croisés de l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, ont attesté des habitants dans différents quartiers.
En près de cinq mois, la guerre qu'ils se livrent a fait 5.000 morts, selon un bilan très sous-estimé tant le chaos règne, et 4,8 millions de déplacés et de réfugiés. Les combats n'ont fait qu'aggraver la crise sanitaire dans le pays, de longue date l'un des plus pauvres au monde.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé fin août plus de 3.000 cas de rougeole et "84 décès associés" à cette maladie, alors qu'en pleine saison des pluies le paludisme et le choléra menacent également. Face à la catastrophe, l'ONU ne cesse de répéter qu'il n'a reçu qu'un quart des financements nécessaires pour aider les plus de 25 millions de Soudanais ayant besoin d'aide humanitaire pour survivre.