Guinée : Alpha Condé, nouveau président de la République

Une affiche de campagne d'Alpha Conté à Conakry

La Cour suprême guinéenne a estimé qu’il n’y a pas suffisamment de preuves de l’intimidation dont a fait état Cellou Dalein Diallo. Elle a aussi rejeté les allégations de Condé concernant les résultats de la région de Labé.

La Cour suprême guinéenne a validé les résultats du second tour de l’élection présidentielle et proclamé Alpha Condé président de la République. Selon le président de la Cour, Mamadou Sylla, Condé a recueilli 52,2 % des votes.

Le second tour avait opposé, en début de mois, Alpha Condé à Cellou Dalein Diallo. Après la publication des résultats provisoires donnant Condé gagnant, Diallo avait saisi la Cour suprême pour exiger l’annulation des résultats de deux régions du Nord du pays où, avait-il dit, les violences contres les Peuls avaient massivement déplacé ses partisans.

La Cour suprême guinéenne a estimé qu’il n’y a pas suffisamment de preuves de l’intimidation dont a fait état Cellou Dalein Diallo. Elle a aussi rejeté les allégations de Condé concernant les résultats de la région de Labé.

La présidentielle guinéenne est considérée comme la première élection libre et démocratique du pays depuis son indépendance en 1958.

Selon Alexander Lambsdorff, chef la mission européenne d’observation électorale, les scrutateurs des deux camp, tout comme les observateurs internationaux, ont eu libre accès aux bureaux de vote. Le processus était transparent, a-t-il dit.

Toutefois, les groupes de défense des droits de l’Homme ont accusé les forces de sécurité d’avoir fait un usage excessif de la force contre les manifestants mécontents du second tour. L’ONG Human Rights Watch a fait état d’au moins 84 personnes blessées par balles.

Dans la plupart des cas, les forces de sécurité, à majorité malinké, s’en étaient pris aux partisans de Diallo, majoritairement Peuls, indique l’ONG. Human Rights Watch a aussi signalé des incidents où des jeunes Peuls avaient attaqué des gens d’ethnies Malinké et Soussou. L’ONG a exhorté le nouveau président à restructurer les forces de sécurité et à œuvrer pour réduire les tensions ethniques.