Guinée: au moins 13 morts en une semaine dans des violences liées à la présidentielle

La police anti-émeute déployée sur une rue de Conakry, en Guinée, 11 octobre 2015. ((AP Photo/Youssouf Bah)

Amnesty International déplore autant de morts en moins d’une semaine en Guinée dans des violences survenues peu avant et peu après l'élection présidentielle du 11 octobre.

Selon un communiqué de cette organisation de défense des droits de l'Homme publié au dernier jour d'une mission d'enquête de deux semaines en Guinée, six morts à Conakry, la capitale, et au moins sept à l'intérieur du pays.

Le texte précise que trois des personnes tuées dans la capitale guinéenne, ont péri dans "des affrontements entre sympathisants de partis rivaux", qui ont aussi fait "au moins 80 blessés".

"Dans le reste du pays, au moins sept personnes ont perdu la vie dans les mêmes circonstances", poursuit Amnesty International.

Les autres décès enregistrés dans la capitale sont trois personnes "tuées par les forces de sécurité", a précisé lors d'une conférence de presse Stephen Cockburn, directeur adjoint du bureau régional d'Amnesty pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.

Il s'agit de "deux jeunes hommes qui ont reçu des balles dans le dos (et) un autre jeune homme qui a été battu à mort avec des matraques", a expliqué M. Cockburn.

Outre la capitale, "il y a eu des troubles" en lien avec la présidentielle "à Banankoro (est), Koundara (nord), N'Zérékoré (sud-est)", ayant causé au moins sept morts, a ajouté François Patuel, chercheur pour Amnesty et membre de la mission d'enquête de l'ONG.

Un précédent bilan établi par l'AFP de diverses sources était de neuf à dix morts dans l'ensemble du pays avant le scrutin.

Selon les résultats proclamés par la commission électorale, le président sortant Alpha Condé l'a emporté avec 57,85 des voix, devant son principal opposant Cellou Dalein Diallo (31,44 % des suffrages) et six autres candidats.

Les sept rivaux du président sortant ont qualifié l'élection de "mascarade" et refusé d'en reconnaître les résultats avant même leur publication.

Amnesty a par ailleurs recueilli plusieurs témoignages sur la participation de policiers et gendarmes à des pillages dans la banlieue de Conakry, après la mise à sac de commerces et divers biens par "des hommes portant des T-shirts de campagne les 8 et 9 octobre", selon son communiqué, qui ne précise pas le camp auquel appartiennent ces hommes.

Avec AFP