"Nos forces ont attaqué les éléments de Boko Haram sur cinq îles du côté du Nigeria le 24 et 25 juin et les ont chassés", a expliqué le colonel Azem (ndlr: pas de prénom). "Nous déplorons 8 morts et 18 blessés du côte des forces de défense tchadiennes", a-t-il ajouté, en faisant état 162 jihadistes nigérians tués dans l'opération.
Les soldats tués faisaient partie de la force régionale créée par les pays riverains du lac Tchad pour lutter contre le groupe jihadiste nigérian, selon l'officier.
"Au cours de ces opérations, 162 éléments de Boko Haram ont été tués, 6 véhicules détruits", a-t-il poursuivi, mentionnant également la destruction de nombreuses motos - fréquemment utilisées par les membres de Boko Haram pour leurs raids - et la saisie d'"armes de différents calibres".
Frontalier du Nigeria, du Cameroun, du Tchad et du Niger, le lac Tchad est le théâtre depuis plusieurs années d'attaques du groupe Boko Haram, fondé au 2009 dans le nord-est du Nigeria mais qui mène également ces dernières années des attaques dans les pays voisins.
Depuis deux ans, les insurgés ont été chassés de la plupart des territoires dont ils s'étaient emparés en 2014 pour fonder un califat islamique. Mais, malgré cet affaiblissement, les attaques et attentats-suicides continuent.
Le conflit, qui dure depuis huit ans, a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés, dévastant la région et rendant des millions de personnes dépendantes de l'aide humanitaire.
Début juin, neuf soldats tchadiens avaient été tués lors d'une attaque de Boko Haram contre un poste militaire sur la rive nord du lac.
L'armée tchadienne, l'une des plus aguerries de la région, est engagée dans plusieurs opérations militaires internationales de lutte contre les jihadistes, particulièrement au Sahel.
Dimanche, le président Idriss Déby Itno a averti que son pays "sera dans l'obligation de se retirer" de ces opérations "si rien n'est fait" pour aider financièrement le Tchad qui traverse une sévère crise économique et sociale.
"Nous n'avons pas du tout été soutenu sur le plan financier, économique. Si rien n'est fait, si ca continue, le Tchad sera dans l'obligation de se retirer" des opérations extérieures sur le continent, a expliqué le président dans un entretien à RFI, TV5 Monde et au quotidien Le Monde.
"Nous ne pouvons pas continuer à être partout, au Niger, au Cameroun, au Mali. Tout cela coûte excessivement cher", a-t-il rappelé.
Le Tchad est depuis plusieurs années en proie à une sévère crise économique et sociale, aggravée par la faiblesse des cours du pétrole.
Avec AFP