Impayés depuis des années, les ex-agents de la poste manifestent à Brazzaville

Manifestation des anciens travailleurs de la poste du Congo-Brazzaville, février 2020. (Arsène Séverin /VOA)

Les anciens travailleurs de la poste du Congo-Brazzaville, en retraite depuis 11 ans, affirment n’avoir jamais perçu leur pension. Ils organisent chaque jour un concert de casseroles au centre-ville de Brazzaville, dans l'espoir d'attirer l'attention des autorités.

Chaque jour, entre 8 et 14 heures, des silhouettes visiblement fatiguées, mais affichant un mental de fer, animent un concert bruyant devant les locaux de la poste, en plein centre-ville.

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A Brazzaville, 1200 anciens travailleurs mécontents organisent chaque jour un concert de casseroles


Il s'agit des anciens agents de l'Office national des postes et télécommunication (ONPT), une entreprise publique dissoute depuis des années. Estimés à environ 1200, ils affirment n’avoir jamais perçu leur pension comme promis il y a 11 ans.

Gilbert Edoli, le chef d'orchestre, déplore l’indifférence des autorités à leur égard et affirme que les manifestants ne lèveront le siège que lorsqu’ils auront obtenu gain de cause. "Nous ne pouvons pas arrêter, nous avons fait beaucoup de concessions", précise-t-il, dépité.

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Malgré les difficultés, bouchons aux oreilles, ils sont nombreux à rallier le centre-ville pour réclamer leur dû. "Sous le soleil accablant, sous la pluie, nous sommes là", déclare Christine, une manifestante. "On tape sur les bidons, les jantes de véhicules, les marmites. On tape aussi fort pour que les autorités écoutent", renchérit un autre manifestant qui a préféré rester anonyme.

Au début, selon une source, la situation concernait 2.341 travailleurs. Au fil des années, bon nombre de leurs anciens collègues sont morts; d’autres souffrent de maladies dont ils ne peuvent pas se soigner, faute d'argent.

"Depuis onze ans, nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Nous sommes devenus des mendiants. J'ai des enfants en Terminale, mais je ne peux pas payer leur inscription pour le baccalauréat", dénonce un autre ancien agent. "Vraiment, c'est inexplicable, c'est un calvaire que nous vivons ici", conclut-il.