"Le risque de famine ne peut être écarté", a affirmé le ministre sud-soudanais de l'Agriculture Lam Akol dans un discours prononcé à Juba, transmettant les résultats d'une évaluation par l'ONU de la situation alimentaire dans le pays.
Parallèlement, l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont assuré dans une déclaration commune que "le niveau d'insécurité alimentaire cette année est sans précédent".
"Jusqu'à 4,8 millions de personnes, soit bien plus d'un tiers de la population, feront face à de graves pénuries de nourriture durant les prochains mois et le risque d'une catastrophe alimentaire est encore présent", ont ajouté ces organisations.
Le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar ont formé fin avril un gouvernement d'union nationale afin de mettre un terme à la guerre civile débutée en décembre 2013.
Depuis lors, l'aide humanitaire a pu parvenir aux zones les plus touchées par les affrontements, mais les violences continuent entre des milices aux intérêts souvent locaux et qui ne s'estiment pas concernées par l'accord de paix signé par MM. Kiir et Machar le 26 août 2015.
Selon le ministre Lam Akol, les régions les plus touchées sont le Bahr el Ghazal (ouest) et Unity (nord).
Dans certaines zones, les indicateurs de l'ONU atteignent les niveaux les plus critiques, à savoir "catastrophe" ou "phase 5". La famine est déclarée dans un pays lorsqu'un cinquième de la population est concerné par ces niveaux d'indicateurs.
Dans ce pays indépendant depuis juillet 2011, à l'économie aujourd'hui encore en ruines, "les niveaux de malnutrition chez les enfants continuent d'être vraiment alarmants", estime Mahimbo Mdoe, chef de l'UNICEF au Soudan du Sud. Plus de 100.000 enfants ont été soignés pour malnutrition grave cette année, soit 40% de plus qu'en 2015 et 150% de plus qu'en 2014.
La dernière guerre au Soudan du Sud, marquée par des atrocités à caractère ethnique, des viols et des tortures, a fait des dizaines de milliers de morts (le bilan exact reste inconnu) et plus de 2,3 millions de déplacés.
Avec AFP