Au marché de Bunia, les prix des denrées alimentaires à doubler, voire même tripler pour certains aliments. L’insécurité et le déplacement de la population risque de créer une situation de famine si la sécurité n’est pas vite rétablie s’inquiète la société civile en Ituri.
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Les légumes, fruits, les poissons et autres produit des champs deviennent de plus en plus rares, et leurs prix ont doublé, comme par exemple le poisson et le manioc, nourriture de base pour les Ituriens.
Au grand marché, les vendeuses des poissons du lac Albert, situé à une trentaine de kilomètres de Bunia, déplorent les tracasseries, pillages et kidnappings depuis un certain temps.
"Sur la route, il y a maintenant beaucoup de problèmes : pillages, tueries… ! Avant c’était facile d’écouler 150 ,180 kilogrammes, aujourd’hui, il est difficile de vendre même 100 Kilogrammes, l’argent ne circule plus", confie une vendeuse à VOA Afrique.
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Non seulement la marchandise n’arrive plus, mais les acheteurs aussi se font rares, et quelques-uns qui fréquentent les marchés remplissent difficilement leurs paniers ménagers.
Angèle, une mère de 4 enfants est venue acheter du poisson au marché.
"Je suis venu acheter du poisson, le demi-kilogramme, je l’ai acheté à 3.000 francs congolais, contre 1.500 francs avant. Les gens de l’intérieur qui nourrissent Bunia sont déplacés suite à l’insécurité", explique-t-il.
La société civile appelle à un rétablissement rapide de la sécurité dans la région de Djugu et va jusqu’à demander la démission du gouverneur d’Ituri.
"Que le gouverneur actuel soit relevé de ses fonctions, par ce que finalement nous nous retrouvons devant une personne qui n’arrive pas à développer ni à sécuriser la province d’Ituri", lance Jean Bosco Lalo, coordonateur des activités de la société civile en Ituri.
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"Nous avons également demandé que l'Ituri soit déclaré zone sinistrée au vue du drame que nous avons connu", conclut-il.
L’inspecteur de l’agriculture pêche et élevage de l’Ituri redoute des conséquences négatives sur la sécurité alimentaire si la situation perdure.
"Nous avons perdu plus de 50 % de notre production agricole suite à cette insécurité et c’est réel problème sur les marchés, car avec 5 dollars américains il est difficile de satisfaire le panier de la ménagère", explique Lokadi Bonaventure à VOA Afrique.
L’armée dit mener actuellement des opérations de ratissage sur le terrain pour favoriser le retour des déplacés.
"Ce sont des dégâts collatéraux. Avec les efforts du gouvernement qui ont été déployés sur le terrain, nous acheminons vers les objectifs finaux qui sont : le retour de la population, réouverture des écoles et commerce...", fait savoir l’officier Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri.
Avec une population estimée à plus de 600.000 habitants, la ville de Bunia chef lieu de la province d’Ituri vit des moments difficiles avec un afflux de plus de 50.000 personnes venues de Djugu et qui vivent dans des camps et des familles d’accueil.
Charly Kasereka, envoyé spécial à Bunia en Ituri