M. Pompeo a déclaré au téléphone au Premier ministre désigné Mohammed Allawi, qui a convoqué pour ce lundi un vote de confiance au Parlement, que les Etats-Unis soutiennent un Irak "fort, souverain et prospère", a indiqué dans un communiqué la porte-parole du département d'Etat, Morgan Ortagus.
Dans cet entretien, le secrétaire d'Etat "a souligné l'obligation de l'Irak de protéger les diplomates, les forces et les installations des Etats-Unis et de la coalition" qu'ils dirigent en Irak, selon le communiqué.
Lire aussi : Plus d'un an de contestations dans le monde arabe et en IranM. Pompeo a d'autre part souligné "l'urgence avec laquelle le prochain gouvernement irakien doit mettre fin aux meurtres de manifestants, assurer la justice pour ceux qui ont été tués et blessés, et répondre aux doléances" des protestataires.
Depuis le 1er octobre, l'Irak est secoué par une révolte d'une ampleur sans précédent, notamment motivée par la colère contre la corruption. Près de 550 personnes ont été tuées et 30.000 blessées, surtout des manifestants, et le Premier ministre Adel Abdel Mahdi a dû démissionner.
Par ailleurs, les dirigeants irakiens ont été outrés en janvier lorsque les Etats-Unis ont tué dans une frappe de drone près de l'aéroport de Bagdad le général iranien Qassem Soleimani, architecte de la stratégie régionale de l'Iran.
Lire aussi : Irak: les manifestants déterminés malgré les coups de boutoir du pouvoirLa tension était montée après des tirs de roquettes de milices chiites irakiennes liées à l'Iran sur des bases militaires où des soldats américains sont stationnés.
Les responsables américains, pour leur part, se sont indignés des critiques des dirigeants irakiens sur l'assassinat de Soleimani sur leur territoire. Le président Donald Trump a menacé l'Irak de lui imposer de lourdes sanctions économiques si Bagdad expulsait les 5.200 militaires américains déployés dans le pays.
M. Pompeo a rejeté à l'époque une demande du Premier ministre Adel Abdel Mahdi d'envoyer une délégation pour discuter d'un éventuel retrait de troupes américaines.
Lire aussi : A Bagdad, des milliers de manifestants réclament le départ des troupes américainesLe bureau de M. Allawi a décrit sa conversation avec M. Pompeo comme un appel de félicitations après sa désignation.
Le département d'Etat américain n'a pas mentionné dans son communiqué de félicitations, qualifiant simplement M. Allawi de "nouveau Premier ministre".