L'Iran lance une attaque contre des "terroristes" en Syrie

Hassan Rohani, lors d'un défilé militaire devant le mausolée de l'ayatollah Khomeini, Téhéran, Iran, le 22 septembre 2018.

Les Gardiens de la révolution iraniens ont annoncé avoir attaqué à l'aide de missiles balistiques des "terroristes" en Syrie en représailles à l'attentat meurtrier ayant endeuillé le 22 septembre la ville iranienne d'Ahvaz.

"Le quartier général des responsables du crime terroriste d'Ahvaz a été attaqué il y a quelques minutes à l'est de l'Euphrate par plusieurs missiles balistiques tirés par la branche aérospatiale des Gardiens de la révolution", a écrit l'armée d'élite de la République islamique sur son site internet.

"Selon les premières informations, de nombreux terroristes takfiri et les chefs responsables du crime terroriste d'Ahvaz ont été tués ou blessés dans cette attaque", ont-ils ajouté.

Ils n'ont pas précisé à partir d'où les fusées ont été lancées.

Le terme "takfiri" est utilisé par les autorités iraniennes pour désigner les djihadistes sunnites. Il dérive du mot arabe "takfir" (anathème), accusation utilisée par ces extrémistes comme justification de la violence contre ceux qu'ils estiment être des impies.

Le site internet des Gardiens de la révolutions a publié plusieurs photos de trainées de fumées et de points lumineux dans un ciel nocturne au-dessus d'un relief montagneux désertique.

Selon l'agence de presse iranienne Fars, proche des conservateurs, deux types de missiles ont été utilisés: des Zolfaghar (d'une portée de 750 km) et des Qiam (800 km).

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"Vengeance inoubliable"

Le 22 septembre, 24 personnes ont été abattues par un commando de cinq personnes ayant ouvert le feu à l'arme automatique sur un défilé militaire à Ahvaz, dans le sud-ouest de l'Iran.

L'attentat a été revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), contre lequel l'Iran est engagé en Syrie aux côtés des autorités de Damas.

Le jour même de l'attaque, le président iranien Hassan Rohani avait promis une réponse "terrible" à cet attentat, et les Gardiens de la révolution avaient annoncé sans plus de détails une "vengeance inoubliable" dans un avenir proche.

Ahvaz est la capitale de la province du Khouzestan, peuplée majoritairement d'Arabes, et l'attentat avait été revendiqué dans un premier temps par un groupe séparatiste local.

L'enquête iranienne avait semblé privilégier initialement la piste séparatiste, mais le 24 septembre, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamanei, établissait un lien entre les auteurs de l'attentat d'Ahvaz et les groupes djihadistes opérant "en Syrie et en Irak".

Le lendemain, le ministère des Renseignements iranien annonçait avoir identifié les membres du commando, et affirmait que ceux-ci étaient affiliés "à des groupes séparatistes takfiri soutenus par des pays arabes réactionnaires".

Selon l'EI, les cinq membres du commando étaient Iraniens, dont quatre originaires d'Ahvaz.

M. Khamenei a accusé les assaillants d'avoir été "financés par les Saoudiens et les Emirats arabes unis". Ryad et Abou Dhabi ont démenti ces accusations.

L'Iran et la Russie sont les principaux soutiens au pouvoir du président syrien Bachar al-Assad, qu'ils aident politiquement et militairement. Les Gardiens de la révolutions sont notamment présents sur le sol syrien en tant que "conseillers militaires" des forces loyalistes.

Avec AFP