L'Iran punit des joueuses de billard pour "violation" du code islamique

Une iranienne jouant au billard au Maryam Bowling sur l'île de Kish dans le golfe Persique, le 13 décembre 2007.

L'Iran a interdit de compétition pour un an des joueuses de billard pour avoir "violé" les codes de conduite islamiques lors d'un tournoi en Chine.


Le comité disciplinaire de la fédération bowling, billard et boxe n'a pas révélé la nature des supposés délits, et indiqué qu'il donnerait le nom des joueuses concernées ultérieurement.

"Les femmes envoyées aux compétitions (de billard) en Chine ont été interdites de tout tournoi à domicile et à l'étranger pendant un an pour avoir violé le code islamique", a simplement annoncé le comité cité par les agences Isna et Tasnim.


Depuis la révolution islamique de 1979, les femmes en Iran doivent porter un voile et sont uniquement autorisées à montrer leur visage, leurs mains et leurs pieds en public. Le code islamique interdit également aux femmes de danser ou de chanter en public en présence d'hommes qui ne font pas partie de leur famille.

La plupart des clubs de billard en Iran sont réservés aux hommes, mais certains proposent des heures spéciales pour les femmes et certaines d'entre elles participent à des tournoi nationaux et internationaux.


En octobre, Akram Mohammadi est devenue la première Iranienne à remporter une médaille dans une compétition de billard, raflant le bronze au championnat asiatique aux Emirats arabes unis.

La sanction imposée aux joueuses de billard intervient moins de deux mois après l'annonce par la fédération iranienne d'échecs d'une possible mesure disciplinaire à l'encontre d'un frère et d'une soeur pour avoir violé les règles islamiques et politiques.


Dorsa Derakhshani, qui détient le titre de Maître international, réside en Espagne depuis plus de deux ans et participe aux tournois sans porter le voile. Elle risque d'être interdite de compétition, de devoir payer une amende, une peine de prison ou des coups de fouet si elle retourne en Iran.

Son petit frère, encore adolescent, risque lui aussi une sanction disciplinaire pour avoir joué contre un adversaire d'Israël --l'ennemi juré d'Iran--ce qui est interdit par Téhéran.

Avec AFP