Le journal britannique The Sun avait rapporté plus tôt que l'IRC, présidée par l'ex-ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband mais dont le siège est à New York, avait notamment été citée pour des allégations de fraude et de harcèlement sexuel en République Démocratique du Congo.
Citant un rapport non publié, The Sun a ajouté qu'une unité d'éthique interne à l'organisation avait été envoyée en Afrique pour enquêter sur 24 cas, et en avait découvert 13 autres, incluant des cas de "fraude et de corruption", sans les détailler.
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Interrogée, Lucy Keating, en charge des médias à l'IRC, a indiqué que l'ONG avait effectivement confirmé trois cas d'abus sexuels en RDC, au sein d'une ONG "appartenant à un consortium emmené par l'IRC", qu'elle n'a pas nommée.
Dans les trois cas, "le personnel a été renvoyé et la police saisie", a indiqué par mail Mme Keating.
L'IRC a par ailleurs enquêté sur quatre autres allégations d'abus sexuels en RDC impliquant ses propres employés qui se sont, après enquête, avéréees "sans fondement", a-t-elle assuré.
Tous les autres cas concernaient non des abus sexuels mais des questions d'"intégrité fiscale", a-t-elle ajouté, en précisant que toutes les enquêtes étaient désormais terminées.
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Elle a assuré que l'IRC avait "suivi les bonnes pratiques, en signalant les allégations à ses donateurs, en menant des enquêtes et en fournissant plusieurs rapports à ses donateurs après ces enquêtes".
Alors que le Sun indiquait que le Department of International Development, le ministère britannnique du développement international, avait coupé ses subventions à l'IRC suite aux allégations, Mme Keating a souligné que les subventions avaient été rétablies à l'issue des enquêtes.
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Tout le secteur humanitaire est secoué par le scandale qui a éclaté la semaine dernière chez Oxfam, puissante confédération d'une vingtaine d'ONG présentes dans plus de 90 pays: plusieurs employés y sont accusés de viols au cours de missions humanitaires au Soudan du Sud, d'abus sexuels au Liberia et d'avoir, entre autres, fait appel à des prostituées en Haïti et au Tchad.
L'organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé mercredi avoir elle aussi été confrontée à 24 cas de harcèlement ou d'abus sexuels en 2017 au sein de son organisation, sans préciser s'il s'agissait de cas en France ou à l'étranger.
Avec AFP