Les dirigeants israéliens répètent à l'envi que l'influence grandissante de l'Iran et les inquiétudes qu'elle suscite parmi certains pays de la région, notamment l'Arabie saoudite, créent une nouvelle convergence d'intérêts. Ils laissent entendre qu'elle pourrait conduire à une reconfiguration diplomatique régionale alors que seuls deux pays arabes (Egypte, Jordanie) ont reconnu Israël.
Yisrael Katz, qui est aussi ministre des Transports et membre du cabinet restreint chargé des questions stratégiques, a évoqué cette invitation dans un entretien au site d'informations en ligne Elaph, fondé par un homme d'affaires saoudien et basé en Grande-Bretagne, a précisé son porte-parole Arye Shalicar.
Son invitation ne figure pas dans la version mise en ligne par Elaph. Le porte-parole n'a pas été en mesure de préciser pourquoi.
Mais quand la radio militaire israélienne a à son tour demandé au ministre si le gouvernement invitait le prince héritier saoudien, M. Katz a répondu "oui, absolument".
"Il s'agit d'une demande, je ne peux dire qu'il y a eu une coordination sur ce sujet (avec les Saoudiens) et il évident que cela ne se produira pas demain", a-t-il précisé.
"J'appelle l'Arabie Saoudite, le pays le plus riche et le plus influent du monde arabe, à prendre l'initiative et à représenter les Palestiniens, qui sont trop faibles et trop divisés", a-t-il ajouté.
"L'Arabie saoudite reconnaît davantage Israël que les Palestiniens", a-t-il dit.
Selon lui, il existe un "grand potentiel de coopération" entre les deux pays contre l'Iran, "notre ennemi absolu".
Selon son porte-parole, M. Katz a dit à Elaph demander "au roi (saoudien) d'inviter officiellement le Premier ministre (israélien) Benjamin Netanyahu à Ryad et (demander) au prince héritier Mohamed Ben Salmane, son fils, de venir visiter Israël".
M. Netanyahu a déjà évoqué un rapprochement avec les "pays arabes modérés", sans les nommer, en faisant apparemment référence à l'Arabie Saoudite et aux monarchies du Golfe.
En novembre, le chef d'état major israélien le général Gadi Eisenkot avait affirmé dans une interview à Elaph qu'Israël était prêt à coopérer et à échanger des renseignements avec l'Arabie saoudite "pour faire face à l'Iran".
Les pays arabes n'ont fait aucune déclaration sur un éventuel rapprochement avec Israël.
Dans son entretien avec Elaph, M. Katz a par ailleurs lancé une mise en garde contre le Hezbollah libanais, allié de l'Iran. Il a prévenu que si le mouvement chiite déclenchait une guerre contre Israël, "le Liban tout entier serait cette fois-ci la cible".
"Ce qui est arrivé (lors de la guerre de 2006) ne sera qu'un pique-nique comparé à ce qui pourrait arriver" cette fois, a-t-il ajouté.
Avec AFP