"Nos services ont procédé à l'interpellation de deux trafiquants ivoiriens, dans le quartier de Treichville (sud d'Abidjan), prêts à vendre des produits de faune sauvage interdits", a déclaré le colonel Yamani Soro, directeur général des eaux et forêts. "Les produits concernés comprennent six défenses d'éléphants qui pèsent 41 kilogrammes, sept peaux de panthères et près de 150 objets sculptés en ivoire, pesant 18 kilogrammes".
Statuettes d'autruche, bustes, pendentifs, peignes et bracelets en ivoire allaient être "exportés vers la Chine", a affirmé le commissaire divisionnaire et directeur de l'Unité de lutte contre le trafic transnational (UCT), Bonaventure Adomo. "Ces arrestations sont le fruit d'une collaboration avec l'ONG Eagle, qui appuie la lutte contre le trafic des espèces menacées".
"L'UCT, en coopération avec Interpol, va tenter de démanteler ce trafic qui a des racines à l'étranger", a poursuivi le commissaire.
Le commerce illégal d'ivoire est la troisième forme de trafic le plus rentable après le trafic de stupéfiants et d'armes. L'Asie et le Moyen-Orient sont de gros clients. L'ivoire y est utilisé dans la médecine traditionnelle, en ornementation ou pour faire des tampons. Il peut être revendu jusqu'à 7.000 euros le kilo.
En juin dernier, les douanes ivoiriennes avaient déjà saisi 150 kilogrammes de défenses d'éléphant en provenance du Nigeria, la plus grosse prise dans le pays au cours de ces dix dernières années.
Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il reste aujourd'hui environ 415.000 éléphants sur le continent africain. Les populations ont décliné de 30% entre 2007 et 2014, ce qui équivaut à 144.000 éléphants,selon le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw).
Leur survie est aujourd'hui menacée par le braconnage aussi bien que par l'expansion démographique et l'urbanisation galopante qui empiète sur leur habitat naturel.
Avec AFP