L'organisation congolaise de défense de la presse a dénoncé mercredi dans un rapport "la montée des attaques ciblées contre la presse" en République démocratique du Congo.
L'ONG Journaliste en danger(JED) "dénonce la montée des attaques ciblées contre la presse en RD Congo", dans un communiqué annonçant la publication du rapport intitulé "la pire saison pour la presse en RD Congo".
JED affirme avoir documenté 87 cas d'attaques contre les journalistes et contre les médias en 2016 en RDC.
En 2016, JED "n'a enregistré aucun cas d'assassinat de journaliste" mais "beaucoup de professionnels des médias n'ont pas échappés à d'autres formes de violence physique ou psychologique".
Selon l'ONG, "le sentiment général de peur et d'insécurité qu'éprouvent les journalistes dans l'exercice de leur métier s'est davantage accentué depuis que le climat politique se détériore, et que le processus électoral se trouve dans une grande impasse" en RDC.
La crise politique s'est aggravée en raison du report à avril 2018 de la présidentielle qui devait se tenir avant la fin de cette année.
Ce report convenu en octobre entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition est rejeté par le reste de l'opposition qui exige le départ du président congolais Joseph Kabila du pouvoir à la fin de son mandat le 20 décembre.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter.
Les 19 et 20 septembre "au moins une dizaine de journalistes ou professionnels des médias ont été attaqués ou interpellés par des éléments des diverses forces de sécurité" lors des manifestations meurtrières qui ont secoué Kinshasa.
"Ces journalistes ont été malmenés, battus, leurs matériels de travail endommagés, et détenus pendant de longues heures dans des camps militaires", écrit JED.
Dans un communiqué, Reporters sans frontière (RSF)a présenté mardi le président Kabila comme un "prédateur de la liberté de la presse" dans une sombre galerie de portraits des personnes qui "torturent ou assassinent les journalistes" à travers le monde.
Selon RSF, "Joseph Kabila laisse agir ses soldats, ses policiers et ses services de sécurité pour malmener la presse".
Les autorités congolaises n'ont pas réagit immédiatement à ces accusations.
La RDC occupe la 152è place au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2016.
Avec AFP