Le soleil avait cette fois refusé de se mettre de la partie, remplacé par une bruine matinale, et la flamme n'a pas pu être allumée par un rai de lumière sur un miroir parabolique comme le veut la tradition. La flamme de secours, allumée dimanche pendant les répétitions, a dû être utilisée.
Cela n'a en rien entravé le cérémonial qui se déroule tous les deux ans sur le site des jeux antiques, dans le sud du Péloponnèse: jeunes gens déguisés en lutteurs d'il y a plus de 25 siècles, jeunes femmes vêtues de longues robes plissées façon prêtresses, chorégraphies gracieuses ponctuées du son du tambour...
Devant un parterre d'officiels, dont le Premier ministre sud-coréen Lee Nak-yon, la flamme a finalement pu briller à l'heure dite, en haut du flambeau blanc et doré parsemé d'étoiles choisi par les Coréens pour ces Jeux.
Le premier relayeur de la flamme était mardi le skieur de fond et biathlète grec de 24 ans, Apostolos Angelis, le deuxième l'ancien footballeur international sud-coréen, Park Ji-sung, 37 ans, qui a notamment joué pour Manchester United et Eindhoven.
- A 80 km de la frontière nord -
Le président grec Prokopis Pavlopoulos, et le président du Comité international olympique Thomas Bach assistaient également à la cérémonie.
"Les Jeux Olympiques sont un symbole d'espoir et de paix. Nous portons les traditions anciennes vers l'avenir. Les Jeux sont universels et dépassent toutes les différences qui nous divisent", a lancé M. Bach.
Il a salué le travail des Sud-Coréens dans l'organisation de ces Jeux d'hiver, gageant que ces derniers seraient "excellents".
Ces jeux seront "sûrs, et sécurisés", a insisté pour sa part le président du Comité d'organisation Lee Hee-beom, alors que les tensions règnent dans la péninsule coréenne avec l'inquiétant voisin du Nord et que certains pays ont émis des craintes sur une possible aggravation de celles-ci à l'approche des Jeux.
Les JO se dérouleront en effet du 9 au 25 février à seulement 80 km de la frontière sous haute surveillance du Nord.
Ces tensions n'ont cependant pas empêché pour l'instant la Corée du Sud d'organiser harmonieusement différents grands évènements sportifs comme la Coupe du monde de football en 2002.
En 1987 cependant, quelques mois avant les JO de Séoul en 1988, 115 personnes avaient été tuées par une explosion sur un vol Bagdad-Bangkok de Korean Air. Un agent nord-coréen avait reconnu qu'elle et un collègue avaient laissé des explosifs dans l'avion lors d'une escale à Abu Dhabi.
"Depuis la terre sacrée d'Olympie, nous lançons un message d'espoir pour que tous les différends et les querelles dans le monde soient mis de côté", a souhaité de son côté le maire d'Olympie Efthymios Kotzas.
La flamme doit désormais parcourir 2.129 kilomètres sur le territoire grec avant d'arriver à l'Acropole d'Athènes lundi.
Entretemps elle aura été portée par 505 personnes, aura été fêtée lors de 36 cérémonies dans 20 régions.
Mardi prochain, elle sera officiellement remise au Comité d'organisation de Pyeongchang 2018 lors d'une cérémonie nocturne au Stade de marbre d'Athènes, de la même veine en partie que celle de mardi.
C'est dans ce stade qu'ont eu lieu les premiers Jeux Olympiques modernes en 1896.
Puis, du 1er novembre au 9 février, la flamme fera un tour exhaustif des provinces sud-coréennes.
Le flambeau est une réminiscence des anciens Jeux Olympiques, durant lesquels une flamme sacrée brûlait en permanence. La tradition a été relancée en 1936 pour les Jeux Olympiques de Berlin.
Avec AFP