Surnommé le Johnny Halliday togolais pour ses scènes enflammées, Jimi Hope vient de rejoindre l’autre rive à l’âge de 62 ans.
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Pour l’écrivain togolais Kangni Alem, Jimi Hope est parti trop tôt, malgré ses 45 ans de vie sur scène. "C’est un homme accompli qui s’en va au milieu des clameurs", a déclaré Kangni Alem, appelant les Togolais à ne pas pleurer Jimi Hope, mais plutôt célébrer son passage sur terre.
Des artistes et musiciens qui ont côtoyé l’homme ont passé en revue son répertoire lors d’une veillée ce mardi 6 août au domicile du défunt au quartier Novissi à Lomé.
Jean-Baptiste Gbadoé, batteur de Jimi Hope, a annoncé que tous les soirs, ils revisiteront les tubes de l’illustre disparu, jusqu’à son enterrement. "C’est notre manière à nous de lui rendre hommage, pour tout ce qu’il nous a donné", a-t-il indiqué.
Ces tubes ‘‘Aglan’’ ou encore ‘‘Agbébavi’’ tournent en boucle sur les radios et télévisions locales. Les bars et débits de boisson ne sont pas en reste.
Sur les statuts et profils sur les réseaux sociaux, les Togolais rendent hommage à leur idole. Sur Twitter, le président togolais Faure Gnassingbé, "salue la mémoire de l'illustre défunt", avant de poursuivre: [c’était] "un grand homme qui honore notre pays. Jimi Hope était un ami, un artiste contemporain accompli qui rend le peuple togolais fier de sa culture".
Jimi Hope est décrit par ses proches comme un homme très sensible. Eugène Atigan, un promoteur culturel, qui l’a côtoyé ces deux dernières décennies, dira: "Jimi Hope, c’est aussi un homme qui est très fragile. Quelqu’un est malade, vous annoncez cela à Jimi, tout de suite tu le vois abattu".
Il ajoute que l'artiste évacuait ses émotions à travers sa musique ou ses toiles. Celui qu’Eugène Atigan définit comme un libre penseur était un homme très anecdotique.
Jimi Hope n’est pas qu’un auteur-compositeur et chanteur. Il est aussi un excellent peintre et sculpteur. On pourra apprécier l’une de ses dernières œuvres "Le chemin de la paix", une énorme fresque qui tapisse les murs de l’aéroport international de Lomé, ou encore le rond-point de la Colombe-de-la-Paix dans la capitale togolaise.
Comme s’il prédisait sa mort, il fredonnait cet air quelques semaines avant son évacuation sur Paris. "I feel so sad... I feel like I'm going back home", ce qui donne en français "Je me sens triste, j'ai l'impression que je rentre chez moi".