Blaise Célestin Ndihokubwayo, journaliste burundais de radio Isanganiro, a été arrêté vers 12 h 30, vendredi 6 novembre, par des soldats dans la commune de Mugongomanga dans la province de Bujumbura (ouest du Burundi), alors qu'il revenait d'un reportage de plusieurs jours à l'intérieur du pays.
Agé d'une trentaine d'années, ce journaliste a ensuite été remis à la police avant d'être transféré au Service national de renseignement (SNR), la police présidentielle du Burundi, selon le site d'information de radio Isanganiro.
"Notre journaliste a été acheminé dès hier dans les cachots du SNR à Bujumbura où il a passé la nuit, (...), et on a cherché à savoir pourquoi, mais personne ne nous a donné le motif de son arrestation", a expliqué à l'AFP le directeur de cette radio, Samsom Maniradutunga.
Radio Isanganiro est une des principales stations privées indépendantes du Burundi. Accusées d'avoir soutenu la contestation du 3e mandat du président Pierre Nkurunziza, elles ont été toutes détruites par les forces loyalistes le 13 mai lors d'une tentative ratée de coup d'Etat militaire.
"Sa radio ne fonctionne plus", mais il travaillait pour le site web
Aucun responsable des services de sécurité burundais joints par l'AFP samedi n'a souhaité s'exprimer.
"J'ai pu voir Blaise ce matin (samedi), sans pouvoir lui parler. Il a pu juste me dire qu'il était détenu jusqu'ici dans de bonnes conditions", a poursuivi M. Maniradutunga
Selon un haut gradé des services de sécurité, qui a requis l'anonymat, "ce journaliste n'avait rien à faire dans cette province de Bujumbura, alors que sa radio ne fonctionne plus".
Mais le directeur de radio Isanganiro a rappelé que ses "journalistes continuent de travailler pour le site web, en toute légalité".
Le journaliste arrêté se trouvait dans la province de Bujumbura rural, où des affrontements ont opposé pour la première fois depuis le début de la crise actuelle les forces de l'ordre à une rébellion naissante, il y a une semaine. C'est la deuxième fois en une semaine que Blaise Célestin Ndihokubwayo est arrêté en train de faire son travail, selon le site Internet de la radio.
Depuis mai, presque tous les médias indépendants sont réduits au silence et de nombreux journalistes, cibles de menaces ou d'attaques, ont fui le pays ou se cachent.
Avec AFP