Cette première journée nationale de protestation depuis l'élection du président Emmerson Mnangagwa en juillet vise la hausse des prix, les pénuries de carburant ou de médicaments, ainsi que la nouvelle taxe sur les transactions bancaires électroniques, selon la Confédération des syndicats du Zimbabwe (ZCTU).
"Les Zimbabwéens doivent exiger le remboursement des 2 centimes de taxe exigés pour chaque dollar (payé) qui a poussé les prix à la hausse", a lancé son chef Peter Mutasa lors d'une conférence de presse à Harare.
"Si le gouvernement n'obtempère pas, nous appellerons à la paralysie complète du pays", a-t-il menacé.
La police a aussitôt rappelé que toutes les réunions publiques étaient interdites jusqu'à nouvel ordre dans la capitale Harare en raison d'une épidémie de choléra.
"Nous allons porter l'affaire en justice", a rétorqué M. Mutasa. "Ils essaient d'intimider la population pour qu'ils ne rejoignent pas la manifestation", a-t-il dit à l'AFP.
M. Mangagwa a pris les rênes du Zimbabwe il y a près d'un an dans la foulée de la démission de Robert Mugabe. Il a hérité d'une économie sortie exsangue des trente-sept ans du règne sans partage exercé par le nonagénaire.
Lire aussi : L'Etat condamné à payer une forte amende pour torture au ZimbabweLe chômage y frappe plus de 90% de la population active, l'Etat peine à payer ses agents faute de liquidités et la dette du pays s'élève à plus de 16 milliards de dollars.
Le nouveau ministre des Finances Mthuli Ncube a présenté la semaine dernière un plan de redressement qui prévoit, outre la taxe, la réduction du nombre des fonctionnaires.
M. Mnangagwa a lui-même qualifié lundi la nouvelle taxe de "douloureuse" mais "nécessaire".
"Si nous ne faisons rien, nous allons continuer à mourir dans nos maisons ou dans des hôpitaux vides et privés de médicaments. Il vaut mieux pour nous défendre nos droits et exiger le changement", a estimé Peter Mutasa.
Lire aussi : Le Zimbabwe va réduire le nombre de ses emplois publicsM. Mnangagwa a été élu en promettant de faire du Zimbabwe un pays à revenu intermédiaire d'ici 2030.
Avec AFP