Kabila annonce l'ouverture "imminente" d'un dialogue national

Joseph Kabila

Le président congolais a annoncé aux ambassadeurs accrédités à Kinshasa l'ouverture "imminente" d'un dialogue national en vue "d'élections apaisées" en République démocratique du Congo

M. Kabila, à qui la Constitution interdit de se représenter en 2016, "a reçu les ambassadeurs, à qui il a annoncé la tenue du dialogue national", a déclaré à l'AFP un diplomate sous le couvert de l'anonymat.

Selon ce qu'a dit le président congolais, ce "dialogue imminent" portera "sur le calendrier électoral et le financement et la sécurisation des élections", a déclaré un autre diplomate. M. Kabila n'a toutefois pas précisé quand devrait s'ouvrir ce dialogue, a-t-il ajouté.

La tenue de ces assises est dans l'air depuis les consultations tous azimuts lancées en juin par le chef de l'État en vue de leur éventuelle convocation.

Dimanche, la télévision nationale avait indiqué que le chef de l'État avait remis aux présidents des deux chambres du Parlement un message "important" à transmettre aux députés et aux sénateurs.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. La RDC traverse une crise politique depuis sa réélection en 2011 à l'issue des scrutins marqués par des fraudes et des irrégularités massives.

Les opposants au chef de l'État l'accusent de chercher à tout prix à se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat alors que certains hauts cadres de la majorité ne cachent pas leur souhait de voir la présidentielle retardée.

L'opposition à M. Kabila, représentée par une multitude de partis, est déchirée sur l'opportunité de participer ou non au "dialogue national".

La coalition Dynamique de l'opposition, qui rassemble des représentants des trois principaux partis d'opposition, a redit vendredi son refus de participer au dialogue voulu par M. Kabila, y voyant une manoeuvre dilatoire, et a appelé à la tenue de la présidentielle dans les délais constitutionnels.

D'autres opposants, au contraire, estiment qu'il n'y a d'autre possibilité aujourd'hui que de dialoguer pour aplanir les différends et sortir de la crise.

En septembre, une décision de la Cour constitutionnelle a rendu caduc le calendrier électoral qui prévoyait la tenue d'une présidentielle et de législatives fin novembre 2016.

Avec AFP