2019, une année éprouvante pour le peuple tchadien

Marche pacifique des victimes d'Hissein Habré dans la rue de N'Djamena, Tchad, le 19 novembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Au Tchad, l’année 2019 a été marquée par plusieurs faits sociopolitiques. Les hommes politiques, les acteurs de la société civile et les journalistes se rappellent des particularités de l’année 2019.

Au Tchad, l’année 2019 a été éprouvante pour certaines familles. Accablé par la réduction drastique des salaires, primes et indemnités des agents de l’Etat dû à la crise économique et financière, beaucoup de familles n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins vitaux.

Laldjim Narcisse Mbainadji, journaliste et analyste politique, déplore également l’instabilité politique : "Chaque deux mois, trois mois on remanie le gouvernement. Et cela n’est pas de nature à favoriser une bonne action et finalement le poste ministériel est devenu une banalité au Tchad".

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Pour l’activiste Rassou Gagué, 2019 a été une année difficile pour le peuple tchadien car il y a un manque cruel d’électricité... En saison des pluies, les quartiers sont inondés, des maisons s’écroulent sur les gens, "il faut que cela change".

Gamar Assileck ancien ministre et cadre du parti au pouvoir, à N’Djamena, le 29 décembre 2019. (VOA/André Kodmajingar)


En revanche, Gamar Assileck ancien ministre et cadre du parti au pouvoir rassure qu’il y a une embellie financière qui augure pour la nouvelle année. Selon lui, cela a été démontré lors de l’adoption de la loi des finances qui vient d’être votée à l’Assemblée nationale.

Il se félicite de cette relance de l’économie annoncée, c’est déjà une bonne nouvelle. "La deuxième chose c’est que nous allons vers plus de tranquillité dans la gestion au quotidien de notre pays et donc nous pouvons aborder avec plus de sérénité les échéances qui ont été reportées, les élections législatives notamment", a-t-il affirmé.

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Pour les défenseurs des droits de l’homme la particularité de l’année 2019 ce sont les affrontements intercommunautaires qui ont entrainé plusieurs centaines de morts dans la partie nord du Tchad, au centre et dans l’Extrême-Sud.

Pour Maitre Midaye Guerimbaye, président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, ces communautés s’affrontent parce qu’elles croient que l’Etat est faible et dès l’instant où l’Etat ne fait pas valoir ses pouvoirs régaliens, des individus s’affranchissent de l’autorité de l’Etat et on a enregistré beaucoup des morts gratuites.

Dans le Ouaddaï et autres provinces de l’Est, précise maître Midaye, l’état d’urgence instauré est une occasion pour les forces de l’ordre d’abuser de la population. "On a eu beaucoup des cas qui montre bien qu’il y a une situation de non droit dans ces zones", déclare le président de la LTDH.

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Affrontements intercommunautaires, l’ancien ministre et cadre du parti au pouvoir Gamar Assileck, trouve la situation inquiétante et engage la responsabilité du gouvernement.

Maître Midaye Guerimbaye présdent de la LTDH et avocat au barreau du Tchad, à N’Djamena, le 29 décembre 2019. (VOA/André Kodmajingar)


Autre particularité, selon Maître Midaye Guerimbaye, président la Ligue tchadienne des droits de l’homme, ce sont aussi les atteintes aux droits fondamentaux des citoyens.

Exceptionnellement en 2019 selon Midaye Guerimbaye, son organisation a enregistré plusieurs arrestations d'activistes, de défenseurs des droits de l’homme, de journalistes, mais également des fermetures de journaux, et l’interdiction formelle de toute manifestation pacifique.

Il dénonce le comportement belliqueux des certains Tchadiens qui remettent en cause la personne humaine. Pour lui, ils est bon de dire que ce n'est pas l’Etat seul qui viole les droits de l’homme mais aussi certains citoyens tchadiens au comportement criminel.