L'archevêque de Bagdad critique le contrat d'armement américano-saoudien

Le roi Salman d’Arabie saoudite, à droite, et le président américain Donald Trump signent des contrats à Ryad, le 20 mai 2017.

L'archevêque de Bagdad, Jean Benjamin Sleiman, a condamné le méga-contrat d'armement américano-saoudien annoncé samedi, appelant à débloquer en priorité des fonds pour la reconstruction de l'Irak.

"Celui qui vend des armes ne peut pas dans le même temps prétendre combattre le terrorisme", a déclaré le prélat, cité par l'agence officielle de l'épiscopat autrichien, Kathpress, lors d'un déplacement à Vienne.

Si le responsable n'a pas cité de nom, ses propos "se rapportent clairement au récent marché américain avec l'Arabie saoudite", a souligné l'organe catholique.

Washington a annoncé samedi, lors d'une visite du président Donald Trump en Arabie saoudite, avoir conclus près de 110 milliards de dollars de contrats militaires avec Ryad, présentés comme "l'accord d'armement le plus important de l'histoire des Etats-Unis".

"L'argent dépensé pour le scandaleux commerce des armes et la guerre devrait plutôt être consacré à la reconstruction de l'Irak", a estimé Mgr Sleiman dans un communiqué.

L'ecclésiastique s'est dit inquiet quant aux conditions de retour des chrétiens dans les zones libérées du joug de l'organisation Etat islamique (EI).

"Il est important que les chrétiens reviennent dans le nord de l'Irak libéré de l'EI. Mais ils ont peur. Dans leurs maisons vivent désormais des familles musulmanes. Personne ne sait ce qui va se passer après l'EI dans ces zones disputées par plusieurs communautés", a estimé Mgr Sleiman.

L'épiscopat irakien estime à 250 millions de dollars le coût de la reconstruction des villages chrétiens de la région de Mossoul.

Le prélat a rencontré mardi le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz, président en exercice de l'OSCE. Celui-ci a estimé sur Twitter que leur entretien avait démontré "clairement la nécessité d'agir contre la persécution des chrétiens et des minorités religieuses".

Avec AFP