"Après ratissage, le bilan s'établit de la façon suivante. Côté ami: 89 morts. Côté ennemi 77 morts", a affirmé dimanche soir à la radio publique Zakaria Abdourahame, le porte-parole du gouvernement en lisant un communiqué.
Le précédent bilan annoncé jeudi faisait état de la mort de 25 soldats et de 63 "terroristes".
En outre, un deuil national de 72 heures a été décrété à partir de lundi, selon le communiqué.
Lire aussi : Attaque d'un camp militaire au Niger: aide française "déterminante"Cette attaque, la pire subie au Niger depuis le regain des actions jihadistes en 2015, est survenue un mois après celle d'Inates le 10 décembre, dans la même région de Tillabéri, qui avait couté la vie à 71 soldats. Revendiquée par le groupe Etat islamique, l'attaque d'Inates, qui était la plus meurtrière jusqu'à jeudi, avait traumatisé le pays.
Le modus operandi des deux attaques est le même avec l'utilisation de motos et véhicules transportant des combattants armés puis une fuite vers le Mali.
Ce nouveau bilan est annoncé à la veille du sommet de Pau, dans le sud-ouest de la France, qui va réunir à l'initiative du président français Emmanuel Macron, les chefs d'Etat des cinq pays du G5-Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) pour renforcer la légitimité contestée des militaires français déployés sur la zone et mobiliser les alliés européens.
- trouver une meilleure efficacité -
Le sommet doit aussi aborder la coordination entre les pays de la région et tenter de trouver une meilleure efficacité dans la lutte contre les groupes jihadistes. Le sommet avait été reporté de décembre à janvier notamment en raison de l'attaque d'Inates. Le président français s'était d'ailleurs rendu à Niamey pour un hommage aux soldats nigériens tués, à son retour d'une visite en Côte d'Ivoire avant Noël.
Lire aussi : Niger: "63 terroristes" et 25 personnes tués dans l'attaque d'un camp de l'arméeTout le Sahel - en particulier le Mali, le Niger et le Burkina -, est visé par les assauts de plus en plus audacieux de groupes islamistes, en dépit du renforcement des armées locales et de la présence de 4.500 militaires français de la force antiterroriste Barkhane.
L'attaque de jeudi était la première menée contre le camp de Chinégodar, un village nigérien situé à 10 km de la frontière malienne, dans la région de Tillabéri (ouest) souvent visée par des attaques jihadistes.
Les médias officiels nigériens rappelaient vendredi que le ministre nigérien de la Défense Issoufou Katambé s'était rendu à Chinégodar la semaine dernière en vue "de remonter le moral de la troupe".
Lire aussi : Nouvelle attaque contre un camp de l'armée nigérienne près du MaliUn état d'urgence censé prévenir les incursions jihadistes récurrentes est en vigueur das la région. Les autorités de Tillabéri ont aussi décidé "d'interdire la circulation de motos, de nuit comme de jour" dans plusieurs localités, y compris dans la ville de Tillabéri, la capitale régionale.
Le 25 décembre, 14 militaires ont aussi été tués dans une attaque "terroriste" dans la commune de Sanam, également dans la région de Tillabéri.
Jeudi, des Mirages français sont intervenus à Chinégodar. Selon un communiqué de Barkhane vendredi, "une patrouille de Mirage 2000 est intervenue en appui des forces armées nigériennes en réalisant un show of force (survol en basse altitude) qui s'est avéré déterminant pour mettre les terroristes en fuite".
Le président nigérien Mahamadou Issoufou avait annoncé le 22 décembre, lors de la visite d'Emmanuel Macron, que les pays du Sahel et la France lanceraient "un appel à la solidarité internationale" durant le sommet de Pau.
Avec AFP