Salée comme de l’eau de mer, parfois pleine de poussière : la mauvaise qualité de l’eau est un vrai problème pour les habitants de Coki, une localité située dans la région de Louga à 225 kilomètres au nord-est de Dakar.
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Amadou Matar Mboup, président de l’Association des usagers du forage de Coki, estime que la qualité de l'eau est catastrophique.
Pour lui, "l'eau est suffisante mais il y a des problèmes pour la consommation". Il indique que c'est pour cette raison qu'ils avaient très tôt "contacté le service d'hygiène et le service de la protection civile, mais quand ils ont fait le traitement, ils se sont rendus compte que la qualité de l'eau est sept fois en deçà des normes de consommation".
Les ménagères souffrent également de cette situation comme cette dame, rencontrée par VOA Afrique et qui préfère témoigner anonymement. Elle affirme ne pas boire cette eau et ne l'utiliser "que pour cuisiner, se laver ou faire le linge parce qu'on ne peut pas boire cette eau à cause du sel".
Modou Fall consomme de l’eau salée mais, il s’inquiète pour sa santé : "c'est une eau très salée et même nous les consommateurs nous savons qu'elle est très dangereuse parfois il y a même de la poussière qui l'accompagne. D'ailleurs des fois on se demande si cette eau est bonne pour la santé".
Une question à laquelle le médecin chef du District sanitaire de Coki apporte une réponse négative. Docteur El Hadji Malick Diouf affirme que la consommation de cette eau peut avoir plusieurs conséquences sur la santé.
Premièrement, "le sel et la tension ça va pas ensemble donc la première conséquence est l'augmentation de la pression artérielle. Mais également les maladies dentaires parce que souvent l'eau salée est accompagnée de calcaire parce que c'est de l'eau de forage local".
Et le médecin d'ajouter que le mal ne se limite pas là car, "il y a des lésions dentaires à cause de ces dépôts de calcaire sur les dents qui les colorent en marron."
Il indique qu'il y a également "les maladies diarrhéiques parce que la qualité de l'eau n'est pas bonne parce que le filtrage n'est pas bien respecté."
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Pour se désaltérer, certains sont obligés d’acheter à chaque fois de l’eau douce, une situation financièrement lourde pour les habitants. Amadou Matar Mboup estime ses dépenses pour chaque concession à "400 à 600 francs CFA par jour" pour satisfaire la famille en eau potable. Ce qu'il considère comme "une enveloppe très importante au détriment des populations rurales".
Le malheur des uns fait le bonheur des autres et les vendeurs d’eau douce s’en sortent pas mal, comme l'explique Baba Fall : "Je vends de l'eau douce depuis sept ans et je gagne bien ma vie".
A Coki, les populations locales souffrent à cause de la mauvaise qualité de l'eau qui impacte de manière négative leur quotidien et leur santé. Même le sol fertile ne profite pratiquement pas aux populations qui ne peuvent pas faire de maraîchage à cause de la salinité de l’eau.
Les autorités soutiennent que la qualité de l'eau n'est pas altérée, mais les populations se disent fatiguées et demandent de l’aide pour avoir de l’eau douce.