Parmi toutes les "irrégularités" possibles, "la plus grave qui pourrait porter le peuple congolais au soulèvement serait de publier les résultats, quoique provisoires, qui ne soient pas conformes à la vérité des urnes", a écrit le président de la Conférence épiscopale, Mgr Marcel Utembi, dans un courrier à son homologue de la commission électorale, Corneille Nangaa.
"De ce fait, s'il y a soulèvement de la population, il relèverait de la responsabilité de la Céni", a ajouté Mgr Utembi.
Il répondait à un courrier que lui avait adressé la veille le président de la Commission électorale.
Lire aussi : Les évêques disent connaître le vainqueurDans cette première lettre, Corneille Nangaa avait accusé la Conférence épiscopale d'annoncer des "tendances" qui sont "de nature à intoxiquer la population en préparant un soulèvement".
M. Nangaa avait ajouté que la Conférence des évêques (Cenco) "serait seule responsable d'autant qu'elle se fonde sur des données infimes et partielles".
Il avait demandé aux évêques "un démenti formel" de ces tendances.
La veille, la Cenco avait affirmé que "les données à sa disposition issues des procès-verbaux des bureaux de vote consacre le choix d'un candidat comme président de la République".
Sans autre précision sur ces données, la Cenco présentait le rapport préliminaire des 40.000 observateurs qu'elle affirme avoir déployés dans tout le pays.
Lire aussi : Au coeur de la très lente remontée des résultatsLa Cenco avait appelé la Céni "à publier en toute responsabilité les résultats des élections dans le respect de la vérité et de la justice".
La Céni devait publier ces résultats provisoires ce dimanche "au plus tard", mais samedi, le président de la Céni a renvoyé cette annonce à "la semaine prochaine".
"On est encore autour de 45 à 48%" dans la remontée des bulletins de vote, a annoncé samedi à l'AFP Corneille Nangaa.
A l'élection présidentielle, trois candidats sont en course pour la succession du président Joseph Kabila, son dauphin Emmanuel Ramazani Shadary, et les deux opposants Martin Fayulu et Félix Tshisekedi.
Des élections législatives et provinciales avaient également lieu le 30 décembre, date d'un scrutin trois fois reporté depuis fin 2016.